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Le Castello di Brolio Le Castello di Brolio

Sous le soleil de Toscane

Under the Tuscan Sun, un livre de Frances Mayes que j’ai lu il y a longtemps, qui relate les aventures d’une jeune femme récemment divorcée et qui, sur un coup de tête, s’achète une vieille maison en Toscane. La magnifique Toscane, qui a vu Michel-Ange, Léonard de Vinci, Dante et Machiavel et qui est aussi le berceau de la viticulture Italienne avec son plus vieil enfant, le Chianti.

C’est en effet en 1141 que la famille Ricasoli s’établit dans son château de Brolio, un château situé au sommet d’une colline près de Gaiole, en Chianti, au cœur du territoire florentin de la Ligue du Chianti.

Ceux qui ont mon âge, que je ne révèlerai point, ont connu la flasque de Chianti, une bouteille enveloppée de paille qui, vidée de son jus, devenait lampe, chandelier ou bougeoir. Chianti, un des plus vieux vins d’Italie (une des plus vieilles dénominations géographiques du monde) créé par cette famille incroyable qu’est la famille Ricasoli, est né en blanc (Jancis Robinson) pour devenir rouge, élaboré à partir du Canaiolo vers 1716, pour finalement se baser sur le Sangiovese. En 1872, le baron Bettino Ricasoli, plus tard premier ministre du Royaume d’Italie, crée la recette du Chianti, soit : 70% de Sangiovese, 15% de Canaiolo et 15% de Malvasia blanc. Aujourd’hui, la recette du Chianti Classico est de 80% de Sangiovese et la bouteille, en plus, doit porter une collerette à l’effigie du coq noir, logo du Consorzio del Marchio Storico-Chianti Classico de 1924.

Le Chianti Riserva doit obligatoirement vieillir 12 mois en fût de chêne et 3 mois en bouteille avant d’être commercialisé. Depuis 1995, on peut légalement produire du Chianti à 100% de Sangiovese.

En février 2014, la mention Gran Selezione est introduite. Elle exige 30 mois de vieillissement (en fût et bouteille) et doit être élaborée avec uniquement des raisins du vignoble. Pour plus d’information, allez sur le site anglais de Chianti sur Wikipedia

Jusque vers les années 70, le Chianti avait droit d’assembler des raisins de vin blanc pour produire ses vins. La demande pour le Chianti étant très grande, de plus en plus de raisins de vins blancs étaient ajoutés, ce qui diminuait la qualité du vin et conduisit à la création des Super Toscans qui, à leurs débuts, n’avaient droit qu’à la mention « vino di tavola » puisqu’ils n’obéissaient à aucune des définitions légales des vins. En 1984, l’appellation DOCG élimina dans le Chianti la présence de raisins de vins blancs.

Et voila pour la « mise en place ».

Marguerite Aghaby, de Vins Fins l’agence, a organisé cette dégustation en collaboration avec le sommelier Guillaume Taddei, d’Ateliers & Saveurs, et Filipo Vanni, directeur Export du vignoble Ricasoli 1141.

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On commence par s’assoir autour une grande table dans une des salles d’Ateliers & saveurs.

Tout d’abord, le Torricella nous est servi. Il s’agit d’un assemblage de Chardonnay avec un peu de Sauvignon blanc. C’est un vin très gras qui se laisse boire. Il est vraiment très bon et se compare favorablement aux Chardonnay et aux Sauvignons français. Avis aux intéressés, il est disponible en importation privée

Suit le Brolio Chianti Classico 2017, servi en même temps que le Rocca Guicciarda Riserva 2016. J’ai goûté le Brolio en premier, puis le Rocca. Ce dernier est assez spectaculaire et, avec un prix de 24,35$, est un achat qui vaut la peine. Préparé avec 80% de Sangiovese, 10% de Merlot et 10% de Cabernet Sauvignon, ce vin a des tannins fondus et se boit tellement facilement qu’il faut s’en méfier. Il serait très facile d’en boire trop. Le Chianti classico est, lui aussi, très bon, mais j’ai préféré le Rocca.

Ensuite, on a droit au Brolio Bettino, du nom d’un des Barons Ricasoli, qui fut aussi premier ministre d’Italie. 90% de Sangiovese et 10% d’Abrusco. C’est un vin non filtré. Malheureusement c’est une importation privée, mais vous pouvez contacter Marguerite Aghaby chez Vins Fins l’agence pour savoir  comment vous le procurer

Après, c’est le Castello de Brolio Chianti classico 2013 Gran Selezione, 80% de Sangiovese, 15% de Merlot et 5% de Cabernet Sauvignon. Son prix à 49,75$ en vaut largement la peine. En plus, il pourrait certainement vieillir encore quelques années. Wow!

Puis c’est la surprise. Marguerite Aghaby partage avec le groupe une bouteille de sa cave personnelle, le Casalferro 2001. C’est la dernière année de ce vin élaboré à 100% Sangiovese. Depuis 2002, il est fait avec 100% de Merlot. Malgré son âge, il a conservé ses fruits et sa jeunesse. Quelle beauté. Sa couleur n’a que très peu de brique. Ce vin exprime véritablement ce qu’il y a de mieux dans le Sangiovese et explique que le Brunello de Montalcino soit ce grand vin de Toscane qui est si bon (Brunello est du Sangiovese) et qui se garde si bien. Merci Marguerite.

Finalement, le Barone Ricasoli Astuto Bolgheri Superiore 2015 nous est servi. Mis à part le Casalferro, c’est probablement le vin que j’ai préféré de toute la soirée, quoique le Castello de Brolio est un coup de cœur. Soyeux, tout en dentelle. C’est un joyau. Et on peut se le procurer à la Société des alcools du Québec.

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Filipo nous dit que le Canada est le plus gros client des vins italiens et que le Québec prend 75% de ses importations. D’ailleurs, la maison Ricasoli vend plus de vins au Québec qu’en Italie. Ça s’explique par le fait que l’Italie, comme la France et autres pays producteurs, boit essentiellement les vins de chaque région. En Toscane, on boit des vins toscans, etc.

Toute une dégustation. Des vins exceptionnels, mais Il faut aussi parler des tapas qui nous ont été servis. Des bouchées de fromage, des viandes froides, des tartelettes de canard et champignon, des tapas qui se mariaient fort bien avec les vins de la soirée. Ateliers & saveurs nous a accueillis de belle manière. Cette maison du Vieux-Montréal (mais aussi présente sur le Plateau et à Québec) offre des cours de cuisine, de cocktails et des dégustations de vin.

Bravo et merci à Ateliers & saveurs et, surtout, à Marguerite Aghaby, de Vins Fins l’agence, ainsi qu’à Filippo Vanni, de la maison Ricasoli .

Si vous souhaitez avoir des informations sur les vins de la Maison Ricasoli, n’ hésitez pas a contacter Marguerite Aghaby (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.). Vous pouvez aussi contacter Guillaume Taddei (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) d’Ateliers & Saveurs pour les activités à venir. 

Yves Delage
Vino aficionado

À propos de l' auteur

On n'est jamais si bien servis que par soi-même.

Alors je suis né d’un père et d’une mère qui sont restés mariés jusqu’à la mort. Moi je me suis marié 3 fois.  J’ai étudié et  obtenu un BAC qui m’a permis d’être bon à tout et propre à rien. Allez comprendre.

Ensuite des études en statistiques et en informatique. J’ai complété ces dernières et me suis lancé, au grand dam de mon père, à fond dans cette science qui, en 1970 était totalement inconnue. En même temps, j’ai fondé mon premier club gastronomique, les Chevaliers de la table ronde, un nom qui nous avait été suggéré par la très aimé et respectée Françoise Kayler. Lire la suite...