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Un banquet décadent à Montréal

Lorsque Marc Bolay m’a envoyé une invitation pour un banquet de Presse à l’Auberge St Gabriel, dans le vieux Montréal, je me suis rappelé avec nostalgie du temps où j’amenais ma fille, alors petite, pour le brunch du dimanche.

J’ai toujours aimé ces vieilles pierres qui transpirent l’histoire. L’auberge a été bâtie en 1688, du temps du Régime français, par un soldat entrepreneur dont on a oublié le nom. Après de multiples vocations, elle est devenue finalement un restaurant gourmet, aujourd’hui propriété de Marc Bolay, Guy Laliberté et du charmant Garou, qui viendra peut-être vous serrer la main s’il n’est pas en tournée ou en spectacle.

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Marc Bolay et Garou

Le désigner Bruno Braën a fait un travail intéressant en mettant en valeur des éléments traditionnels de l’édifice avec des éléments ludiques qui nous incitent à la détente et à la joie. À l’entrée vous tombez nez à nez avec la colonne vertébrale d’une baleine qui placée à la verticale couvre deux étages. Il y a des aires pour passer un bon moment avec des amis où des tables de pierre émergent du sol, lui aussi en pierre. La section bar est aérée, longue, bien fournie en bouteilles, servie par la charmante Shereem. Devant le bar les bancs sont recouverts de la véritable étoffe d’uniforme du Régiment francophone, Royal 22e. Au fond, deux corps d’orignaux servent de pied de lampe; à droite, sous une murale de Jordi Bonnet des tables émergent des troncs d’arbre. L’auberge a un extraordinaire logo, une création de Caroline Desvaux de l’agence Bleublancrouge.

J’ai été accueilli par Marc Bolay avec une coupe de champagne. Des personnalités très connues de la presse gastronomique étaient là. La décoration hétéroclite a opéré sa magie et nous avons bavardé comme des bons vieux amis, même lorsque nous venions de nous connaître.

Nous avons été invités à passer à table. À l’entrée de la salle à manger, on nous a présenté des plateaux avec des bouchées, des tartiflettes de pomme de terre au lard et aux chanterelles, suivies de bruschettas et d’une bombe farcie au foie de volaille avec condiment de raisin blond et pistache qui était péché. Il s’en est suivi un petit gazpacho, du saucisson vaudois maison et des petits hamburgers de bison, oignon rouge confit au porto et mayonnaise à l’huile de truffe. Pour boire, au choix du champagne ou vin blanc.

Après ces hors d’œuvre, nous avons pris place dans la longue table au centre de la salle à manger.

On nous a servi une délicieuse soupe froide de petits pois, menthe et pamplemousse suivie de rillettes de Tours maison, mostarda et moutarde de violettes et une salade de pousses et d’herbes fraîches.

La conversation allait bon train, les vins étaient bons, les convives heureux Lorsqu’on déposa à notre table un incroyable plateau de fruits de mer. Des calmars frits en croûte de polenta épicée, côtoyaient des pétoncles poêlées sauce dolce forte, faite d’orange, de miel et de gingembre, et sa brunoise de concombres, tandis que d’énormes huitres winamp, condimentées au vinaigre balsamique blanc, échalote et thym, faisaient les coquettes avec des crabes des neiges, sauce cocktail. Dans un coin du plateau, des crevettes géantes de taille olympique, entouraient une salade de palourdes. C’était frais, goûteux, extraordinaire!

Ceux qui pensaient que le banquet était terminé se trompaient. Le chef Gonzalez et son adjoint nous ont présenté une pièce de viande remarquable encore crue, pour nous apporter un peu plus tard un plateau de chateaubriand de l’auberge accompagné d’un boudin délicat. Comment résister à l’appel de la chair d’une cuisson et d’une tendreté parfaites? Alors Garou est venu nous dire bonjour, avec la gentillesse et le sourire qui le caractérisent. Il a répondu à nos questions et a accepté de bonne grâce de poser pour nos photos.

Après le départ de Garou on nous a apporté un dessert appelé le Petit pot de crème : Nutella maison, crumble, mousse à la banane. Quelle douceur! Quelle délicatesse!

Avant le café, le Chef Eric Gonzalez est venu s’enquérir si nous étions satisfaits. Nous l’avons remercié. Non seulement la nourriture mais le service était parfait. Notre sommelière Annie Beefaroni a beaucoup de classe et de professionnalisme.

À cause de mon métier de chroniqueur, je suis toujours en dégustation. Je peux te dire, ami lecteur, que, pour une occasion spéciale : en famille, avec des collègues ou des clients ou pour un enterrement de vie de garçon, il faut faire l’expérience culinaire de l’Auberge St-Gabriel. C’est inoubliable!

Roger Huet
Chroniqueur
Président du Club des Joyeux
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À propos de l' auteur

Roger Huet - Chroniqueur vins et Président du Club des Joyeux
Québécois d’origine sud-américaine, Roger Huet apporte au monde du vin sa grande curiosité et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Il considère la vie comme un voyage, de la naissance à la mort. Un voyage où chaque jour heureux est un gain, chaque jour malheureux un gâchis. Lire la suite...