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Les jeux sont faits, rien ne va plus! (Une soirée de rêve au Casino)

Avec fébrilité et une bonne dose d’excitation, je me retrouve en cette fin d’après-midi à cirer mes chaussures de cuir, à repasser ma chemise habillée, choisir ma cravate, revêtir mon complet signé et brosser mon paletot. Ce soir, c’est gala! Je suis invité à la dernière prestation de Chef Olympe Versini, de Paris, au restaurant Nuances, du Casino de Montréal. C’est la fin du festival Montréal en lumières.

Une fois rendu au Casino et sitôt passé au vestiaire, je demande au préposé, d’une voix un peu fière (mais que j’espère raffinée) le chemin pour me rendre au Nuances. Misère, ce n’est pas à côté! Mais qu’à cela ne tienne, tel un Brad Pitt foulant le tapis rouge à Hollywood, ou un James Bond à une soirée mondaine à Monte-Carlo, je traverse les hordes de gens fascinés par les carillons et les flashs des machines à sous. Deux ascenseurs et deux aires de jeux plus tard, je débarque enfin à l’étage du restaurant. Encore un couloir et ça y est : j’y suis! Je m’identifie au maître d’hôtel et me voici aussitôt chaleureusement accueilli par Madame Desrochers, relationniste de presse de Loto Québec. Escorté vers la table, je jette un regard discrètement admiratif au décor sobre mais luxueux du lieu et je réalise que je vais sûrement vivre un moment spécial.

Si initialement, j’avais une légère crainte quant aux invités avec qui j’allais partager ce repas (manger c’est quand même un peu intime), elle s’est dissoute très rapidement grâce à leur qualité et à leur plaisir évident de se retrouver à cette table. Malgré leur renom de chroniqueurs gastronomiques, il s’est installé une convivialité fort agréable dès que les présentations furent faites. J’ai été charmé aussi par le caractère pas du tout empesé de l’équipe de service. J’ai aussi fait connaissance avec Jean-Pierre Curtat, le chef du Nuances. Je me demandais si j’allais rencontrer une émule de Gordon Ramsay, mais bien au contraire, c’est un homme charmant et affable qui nous a décrit un peu l’expérience qui nous attendait. La magie s’installait.

Pour faire allusion à ses origines corses, Mme Versini nous a offert en amuse-bouche, une petite galette de farine de châtaigne corse surmontée d’un œuf de caille poché. Ravissant et savoureux. Puis, une surprenante salade tiède de haricots blancs surmontés de délicates tranches de magret séché aux épices. Belle harmonie des textures et douceur des flaveurs. Puis nous avons eu droit à une variation d’un de ses plats signatures : des raviolis de crabe d’Alaska au gingembre et sauce homardine. D’une finesse, chers lecteurs! Accompagné d’un verre de Ménétou Salon, la Tour St-Martin 2009. Fort bel accord.

Vint ensuite un moment que j’appréhendais un peu car c’est un mets qui est généralement hors de ma zone de confort : des ris de veau…proposés ici croustillants, avec câpres de Pantelleria, servis sur une purée de salsifis. Eh bien, j’en suis encore renversé! Tendres, cuits parfaitement, raffinés et avec une harmonie de textures dans l’accompagnement; un moment de grâce. Et servi avec un Savigny-les-Beaune, Ez Connardises 2005, (un vignoble entre Beaune et Pernand Vergelesses ) du domaine Jean Féry et fils. M-a-g-n-i-f-i-q-u-e!

La bonne humeur et les conversations allaient bon train quand Mme Versini s’est jointe à nous. Très sympathique et sans prétention, celle qui renonça aux étoiles Michelin pour préserver sa liberté en cuisine, nous parla un peu de son parcours, et de l’importance primordiale de la qualité des ingrédients, mise en valeur avec simplicité. Bon, entre vous et moi, ses recettes n’en demeurent  pas moins de l’art gastronomique; il y a une connaissance et un goût très sûr derrière ses plats. Elle nous parla aussi de son plaisir à venir au Québec, et de l’esprit d’équipe qu’elle a rencontré dans les cuisines ici, et qui serait presque’ impensable en Europe, où la hiérarchie est encore souvent nettement établie.

Un autre moment de ravissement nous attendait encore; une superposition de cerf de Boileau aux épices grillées. Excusez moi pendant que j’essuie le petit filet de bave qui m’échappe pendant que j’y repense…Deux tendres morceaux de viande frottés d’épices et posés l’un sur l’autre, saupoudrés d’arachides concassées et accompagnés de champignons sauvages…Des frissons de bonheur!

Finalement, pour nous ramener en douceur sur terre, du pain perdu avec une boule de crème glacée nappée de caramel au beurre salé. Ai-je besoin de rajouter quoi que ce soit?

J’ai donc passé une soirée magnifique dans un décor certes luxueux, mais nullement ostentatoire, avec des gens charmants et profitant d’un repas raffiné mais ni intimidant ni trop cérébral. Si je me fie à mon expérience, le Nuances est un endroit rêvé pour vivre une aventure romantique. L’attention que porte le chef Curtat à votre assiette, et l’empressement de l’équipe de service vous permettra de partager des moments passionnés dans un petit univers hédoniste. C’est ressentir tout au long d’un repas, le frisson de l’instant où la bille va s’arrêter, à la table de roulette!


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Sommelier-conseil
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À propos de l' auteur

Diplômé sommelier-conseil de l’Université du vin de Suze-La Rousse, en France, j’ai commencé mon apprentissage du monde vinicole en suivant les cours Les Connaisseurs de la SAQ. Aujourd’hui, j’en suis devenu un animateur! Chroniqueur vins et alcools dans diverses publications, dont le magazine Fugues, je parcoure la planète pour mettre images et visages sur ces produits qui me font vivre tant d’émotions.