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Cave de Tain-l’Hermitage : la Maison Gambert victime d’un incendie

Cave de Tain-l’Hermitage : la Maison Gambert victime d’un incendie

Le samedi 27 août, vers 19 heures, la Maison Gambert, site emblématique de la Cave de Tain, a été partiellement détruite par un incendie qui a affecté la toiture et une partie du premier étage.

« Pour nous, voir brûler la Maison Gambert, c’est un peu comme voir brûler Notre-Dame. » Toutes proportions gardées avec le drame survenue à Paris le 15 avril 2019, cette déclaration de l’œnologue de la Cave de Tain exprime bien l’importance de ce bâtiment tainois pour les employés de la cave coopérative. Car la Maison Gambert n’est rien moins que la maison du fondateur de la Cave en 1933, Louis Gambert de Loche.

Pour rappel, La Cave de Tain vinifie mille hectares sur les 2700 hectares qui composent les appellations de la vallée du Rhône septentrionale. Ce sont bien sûr les parcelles sur la colline de l’Hermitage qui font la renommée de la Cave, mais elle produit aussi au travers de ses associés coopérateurs, du Crozes Hermitage, du Saint Joseph, du Cornas et du Saint Perey. Manque seulement à son portefeuille, les appellations de Côte Rôtie, de Condrieu et Château-Grillet. Petite curiosité locale, Château-Grillet, dont la superficie est d’environ 3 hectares, qui est une Dénomination d’Origine Contrôlée (DOP) à part entière est depuis juin 2011, la propriété exclusive de l’homme d’affaire François Pinault au travers de sa holding Artémis. C’est la seule DOP en France qui soit détenue par un seul propriétaire.

C’est donc à peine les vendanges commencées pour la cave de Tain, depuis le 22 août avec les blancs d’Hermitage et les premiers rouges de la plaine des Chassis en Crozes-Hermitage, que la récolte a été perturbée par l’incendie de la Maison Gambert. Le feu s’est déclaré samedi dernier vers 19h, avant le service du restaurant bistronomique et maîtrisé par les pompiers vers 21h, mais le toit a été entièrement détruit par les flammes, ainsi que la salle de séminaire du premier étage. La cause n’a pas encore été révélée à ce jour.

Comme le rappelle le site Terre de Vins dans un article paru le samedi 3 septembre, le fondateur de la cave, Louis Gambert de Loche, disparu en 1967, avait cédé sa maison de Tain-l’Hermitage, située dans la Drome, à la coopérative dont il était le fondateur en 1933. Il y possédait d’ailleurs 6 hectares classés en Hermitage, également restés dans l’escarcelle de la cave. Le bâtiment avait été entièrement restauré en 2007 et un restaurant y avait été ouvert en février 2016, confié au chef Mathieu Chartron (qui officie également dans son restaurant de Saint-Donat-sur-L’Herbasse, à une quinzaine de kilomètres, toujours dans la Drôme). Apparemment, le restaurant n’a pas été touché, mais les travaux de reconstruction nécessiteront sûrement de nombreux mois.

Malgré ce coup dur, Olivier Ringler, le nouveau directeur commercial et marketing a néanmoins rappelé dans un communiqué de presse que la cave entendait plus que jamais rester dynamique. Repris par le site Terre de Vins: « avec des investissements menés tambours battants depuis 2014. Environ 15 M€ sont prévus dans une nouvelle ligne d’embouteillage, opérationnelle fin 2023, dans une extension des espaces de stockage et de la cuverie pour développer les sélections parcellaires (une quinzaine) et les cuvées bio – la cave devrait produire de 30 à 35% de vins bios d’ici 2025, et dans la Villa Caroubes en face de la cave. » Celle-ci, située dans un joli parc arboré de 4000 m2, devrait être inaugurée à la fin de l’année avec deux salles de dégustation, une salle de séminaire de 200 m2 et un toit-terrasse bénéficiant d’une vue imprenable sur la colline de l’Hermitage. D’ici fin septembre, la Cave de Tain ouvrira également une nouvelle boutique sur la Nationale 7 au centre-ville, face à la boutique Valrhona, le spécialiste du chocolat et l’un des leaders français.

Cette belle maison de maître, qui symbolisait l’histoire de la cave avec sa belle terrasse, d’une capacité d’une cinquantaine de personnes à l’intérieur, une centaine avec l’extérieur, accueillait aussi de nombreux événements de la cave. Un coup dur pour l’un des fleurons viticoles de la région Rhône-Alpes qui va devoir pendant quelques longs mois revoir une partie de son organisation et de son programme.

Source: McViti

À propos de l' auteur

Âgé de 45 ans, ingénieur agricole, diplômé de l’IHEDREA (Institut des Hautes Etudes de Droit Rural et d’Economie Agricole en 1995), j’ai poursuivi mes études par un master de Gestion, Droit et Marketing du secteur Vitivinicole et des Eaux de Vie dépendant l’Université de Paris 10 Nanterre et de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin - 1997). Lire la suite...