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Plus de 1000 vins d'Henri Jayer vendus aux enchères le 17 juin prochain

Plus de 1000 vins d'Henri Jayer vendus aux enchères le 17 juin prochain

Les vins d'Henri Jayer, auquel certains amateurs vouent un véritable culte, sont rares et onéreux. Il n'est donc pas exagéré de parler d'événement lorsque 855 bouteilles et 209 magnums produits par le célèbre vigneron de Bourgogne sortent de la cave du domaine pour être vendus aux enchères. 

Henri Jayer est né en 1922 à Vosne-Romanée et il nous a quitté le 20 septembre 2006. Ce charismatique vigneron bourguignon à qui on doit l'introduction d'importantes innovations dans la viticulture et la vinification des vins de Bourgogne était entre autres particulièrement réputé pour la qualité de son pinot noir. Il est diplômé, dans les années quarante, en œnologie de l’Université de Dijon. Profitant d'un héritage de trois hectares, dont du terrain sur les vignobles d’Echezeaux et de Beaux Monts, Henri Jayer a commencé à produire du vin en nom propre dans les années 1950. Ses vins sont maintenant très recherchés et reconnus pour leur équilibre et leur élégance, ainsi que pour leur richesse et leur concentration. Il fut l’un des premiers à vinifier en macération préfermentaire à froid, c'est-à-dire une macération qui empêche la fermentation spontanée à environ 10 °C pendant un à quatre jours. Le domaine, aujourd’hui de 9 hectares, appartient à son neveu Emmanuel Rouget. Chaque bouteille se vend au minimum plusieurs milliers d'euros. 12 bouteilles de Cros Parantoux 1985 avaient été adjugées à 199 735 euros (soit 16,644 euros la bouteille) lors d’une vente aux enchères de Christie’s à Hong-Kong en 2012. Seul la Romanée Comti atteint de tels prix.

C’est peu dire que les amateurs et les spéculateurs attendent avec impatience la vente organisée par le cabinet spécialisé Baghera Wines à Genève le 17 juin 2018 sous le nom de code "Domaine Henri Jayer, the ultimate sale". "La dernière vente, insiste la maison d’enchère, car d'après Baghera Wines, il s'agit des derniers flacons conservés au domaine de Vosne-Romanée par l’héritier d’Henri Jayer. 

Plus de 1064 bouteilles de 75 cl et magnums seront mis aux enchères et les millésimes proposés iront de 1970 à 2001. Parmi les climats prestigieux représentés: Vosne-Romanée, Vosne-Romanée "Beaumonts", Vosne-Romanée 1er cru "Les Brulées", Vosne-Romanée 1er cru "Cros Parantoux", Nuits-Saint-Georges, Nuits-Saint-Georges "Les Meurgers", Richebourg et Échézeaux. Cette évocation de terroir démontre qu’Henri Jayer était propriétaire de l'une des plus belle exploitation de Bourgogne pour un vigneron indépendant.

Voici un aperçu des cuvées qui figurent au catalogue sélectionné par la Revue des Vins de France :

  • 469 bouteilles & magnums Vosne-Romanée 1er Cru, Cros-Parantoux 1978 à 2001
  • 9 bouteilles & magnums Richebourg,Grand Cru 1973 à 1987
  • 42 bouteilles & magnums Vosne-Romanée 1er Cru, Les Brulées 1973 à 1987
  • 187 bouteilles & magnums Échézeaux, Grand Cru 1976 à 1999   

S’ajoute à cela trois lots d’exception qui devraient aiguiser les appétits des chercheurs de pépites fermentées:   

- Une verticale de 15 magnums de Vosne-Romanée 1er Cru, Cros-Parantoux, de 1978 à  2001. Estimation: entre 243,282 et 417,133 euros.

- Une verticale de 12 bouteilles de Echézeaux Grand Cru, de 1976 à 1999. Estimation: entre 34,761 et 69,522 euros.

- 12 bouteilles Vosne-Romanée 1er Cru, Cros-Parantoux 1985. Estimation: entre 104,283 et 173,805 euros

À vente exceptionnelle, mesures » exceptionnelles: chacun des flacons bénéficiera du système de protection ProofTag, permettant à l’acquéreur d’identifier et d’authentifier chaque vin. De plus, les bouteilles et les magnums seront présentés en caisses de bois d’origine, marquées du Domaine Henri Jayer, et réalisées exclusivement pour cette ultime vente.

Emmanuel Rouget, neveu d’Henri Jayer, partage l’avis d’Aubert de Vilaine, le propriétaire de la Romanée Comti. Il déclarait à la presse en 2015: "Pour le nom c'est très bien, mais je trouve ça très dangereux et quelque part ridicule. Mettre ce prix-là dans des bouteilles de vin, c'est un compte en banque, au final. C'est un peu dommage, on ne saura jamais si elle sont bonnes ou pas", estimait-il.   

Rendez-vous donc à Genève le 17 juin!

Source: McViti

À propos de l' auteur

Âgé de 45 ans, ingénieur agricole, diplômé de l’IHEDREA (Institut des Hautes Etudes de Droit Rural et d’Economie Agricole en 1995), j’ai poursuivi mes études par un master de Gestion, Droit et Marketing du secteur Vitivinicole et des Eaux de Vie dépendant l’Université de Paris 10 Nanterre et de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin - 1997). Lire la suite...