Imprimer cette page
Bordeaux : un 2017 compliqué mais des ambitions clairement dévoilées

Bordeaux : un 2017 compliqué mais des ambitions clairement dévoilées

Le site internet Terre de Vin, dans son article du 12 octobre 2017, nous fait une petite synthèse de la traditionnelle conférence de presse de rentrée du CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux) qui s’est tenue ce même jour en présence de son président Allan Sichel et de son vice-président Bernard Farges. L’occasion de dresser un premier bilan sur le millésime 2017, et de tracer des perspectives d’avenir.

L’ouverture de la conférence s’est faite sur la nouvelle récolte qui n’a pas été simple. Après les 2015 et 2016 qui ont été de très bonnes factures, le millésime 2017 qui vient d’être récolté (les vendanges, très précoces, sont terminées dans la plupart des propriétés) a déjà un avant-goût de soupe à la grimace. Impacté par les gels historiques de la fin du mois d’avril et les épisodes de grêle du mois d’août, ce millésime sera avant tout marqué par de faibles volumes : l’estimation est, à ce jour, de 40 à 50% en moins que l’année dernière, où la récolte atteignait 5,77 millions d’hectolitres rappelle Terre de Vins. Cela pourrait représenter un manque à gagner pour la filière de 375 millions de bouteilles et 2 milliards d’euros de chiffre d’affaire. Tout le vignoble bordelais n’est pas affecté de la même façon, Saint-Emilion,  Pomerol et leurs satellites ayant été plus touchés que les autres.

Mais pour relativiser ces mauvais chiffres, le président du CIVB Allan Sichel a tenu à situer ce « niveau historiquement bas des vendanges » dans un contexte européen aussi en difficulté. Au niveau européen, la production de vin est déjà estimée en recul de 14% par rapport à 2016 – 16% pour la France, 17% pour l’Espagne, 21% pour l’Italie. Aucun des vignobles majeurs n’est à la fête, même si le niveau qualitatif s’est parfois maintenu comme pour les Côtes du Rhône ou le Languedoc-Roussilon pour ce qui est de la France.

Toujours selon le président de l’interprofession, pour atténuer également cette déception, la qualité générale du millésime s’annonce bonne, aussi bien pour les rouges que pour les blancs et liquoreux. Certainement difficile à appréhender au niveau de la conduite de la vigne, des choix de vendanges et des vinifications, 2017 sera un millésime moins « évident » que ses prédécesseurs mais devrait recéler quelques jolies réussites. Néanmoins, les précautions de langage laisse à penser qu’il y aura des différences qualitatives importantes à Bordeaux. A suivre dans quelques mois au moment des Primeurs, l’enjeu qualité prix allant être à surveiller  de près…

Alors que le CIVB tablait sur 5,3 millions d’hectolitres mise en marché en 2017, ce chiffre sera finalement revu entre 5 et 5,1 au mieux grâce aux lissages avec les productions des années précédentes.  Cela aura fatalement des répercussions sur les volumes à commercialiser en 2018 et 2019. Pour autant, la filière peut se réjouir d’afficher des chiffres à l’export en croissance : +6% en volume et +15% en valeur sur l’année écoulée. Dopé par les marchés chinois et américains, malgré des volumes toujours fébriles en Europe et un marché français à la baisse en grande et moyenne surface, le vin de Bordeaux peut aussi se targuer de voir son prix d’achat moyen augmenter : 5,86 € en grande distribution, soit une hausse de +2%.

Néanmoins, malgré ces plus petits volumes à venir, l’Interprofession veut continuer à développer sa communication. C’est par exemple auprès des cavistes que Bordeaux veut redorer son blason, d’où la mise en place d’une grande opération auprès de 800 professionnels en fin d’année en France.

Toujours décidées à occuper un créneau de « premiumisation » à l’international, la filière bordelaise entend capitaliser sur le succès de ses Fêtes du Vin déclinées à Québec, Bruxelles et Hong Kong. Le vingtième anniversaire de « Bordeaux Fête le Vin », en juin 2018, sera aussi l’occasion de faire une démonstration de force rapporte Terre de Vins.

Outre le plan communication, le CIVB a aussi rappelé son attachement à une viticulture plus respectueuse de l’environnement et va continuer sa politique de sensibilisation auprès de ses membres.

Pour résumer, le travail ne devrait pas manquer ses prochaines années pour le CIVB compte tenu de tous les enjeux évoqués ci-dessus.

Source: Terre de Vins 

À propos de l' auteur

Âgé de 45 ans, ingénieur agricole, diplômé de l’IHEDREA (Institut des Hautes Etudes de Droit Rural et d’Economie Agricole en 1995), j’ai poursuivi mes études par un master de Gestion, Droit et Marketing du secteur Vitivinicole et des Eaux de Vie dépendant l’Université de Paris 10 Nanterre et de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin - 1997). Lire la suite...