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La Bourgogne veut sauver ses murets et ses clos

La Bourgogne veut sauver ses murets et ses clos

Le site Terre de Vins publie un article sur les efforts qui viennent d’être engagés par la filière vin Bourguignonne pour maintenir son patrimoine et en particulier pour rénover ses murets et clos qui ont fait la légende de ces appellations prestigieuses.

 Depuis 2015, un travail titanesque d’inventaire du patrimoine bâti viticole est en cours en Bourgogne. Ces murets, clos et autres cabottes, constituent l’âme des Climats de Bourgogne, classés au patrimoine mondial de l’Unesco il y a 18 mois. Leur préservation est toutefois une tâche difficile et coûteuse.

Les cartes sont fines, précises, mais sur le terrain bien malin qui peut distinguer, sans un œil aiguisé, le Climat des Charmes de celui des Genévrières à Meursault, par exemple. « Quand les experts internationaux de l’Unesco sont venus pour la première fois, ils pensaient que les murets servaient à délimiter les Climats. Ils ne comprenaient pas qu’une mosaïque aussi fine puisse ne pas se traduire dans l’espace », expose Matthieu Chevalier. Ce jeune lorrain d’origine, diplômé de l’École normale supérieure de Cachan, est missionné par l’Association des climats du vignoble de Bourgogne pour répertorier méticuleusement l’ensemble des marqueurs de limite des 1 247 climats classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Il s’y emploie depuis 2015 et devrait achever sa mission le mois prochain.

Un énorme travail : ce sont des dizaines de kilomètres de murets, mais pas seulement, qu’il faut inventorier. Le tout sur pas moins 13 000 hectares. Une tâche d’importance car si les terroirs bourguignons constituent un héritage naturel précieux, ils ne sont pas seulement l’œuvre de dame nature. L’homme les a modelés au fils des siècles contribuant à les singulariser. De nombreux murets, clos, portes, cabottes*, meurgers**, en témoignent. Un patrimoine parfois malmené, par le temps, la mécanisation, ou même la négligence.
Beaucoup sont dans un état dégradé. L’association des Climats souhaite donc lancer un vaste programme de restauration à partir de 2017.

L’enjeu n’est pas qu’esthétique. Ces construction joue un rôle irremplaçable dans la lutte contre l’érosion ou encore le maintien de la biodiversité.
Les restaurer coûtera cher. Il faudra mobiliser plusieurs millions d’euros. Un travail de formation est aussi à effectuer, un savoir-faire à redéployer, pour agir dans les règles de l’art.
En attendant, ils sont répertoriés sur un support cartographique numérique. Un travail que les experts de l’Unesco pourront constater, de visu, lors d’une prochaine visite prévue l’automne prochain.

* Cabanes en pierre dans lesquelles les vignerons rangeaient leurs outils ou s’abritaient.
** Tas de pierres extraites des parcelles.

Source: Terre de vins

À propos de l' auteur

Âgé de 45 ans, ingénieur agricole, diplômé de l’IHEDREA (Institut des Hautes Etudes de Droit Rural et d’Economie Agricole en 1995), j’ai poursuivi mes études par un master de Gestion, Droit et Marketing du secteur Vitivinicole et des Eaux de Vie dépendant l’Université de Paris 10 Nanterre et de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin - 1997). Lire la suite...