Le cuisinier n'est pas un artiste peintre qui connaît par cœur les couleurs de l'arc-en-ciel, qui ne forme le prisme de la lumière, ni les belles nuances de dégradé d'une couleur à l'autre...
Mais si on lui demande quel est le plus beau dégradé qui existe dans la nature, il va répondre immanquablement que le plus beau dégradé qui existe, c'est quand il verse une cuillerée d'huile d'olive à côté d'une cuillerée de vinaigre balsamique, et qu’il mélange ensuite délicatement le vert or pâle transparent de l'huile avec le noir profond du balsamique, et la zone où les deux liquides se mélangent ensemble forme le bel enchevêtrement... et c'est ça, pour le cuisinier, le plus beau dégradé que la nature puisse donner.
Van Gogh, Monet ou Pollock, le cuisinier ne connaît pas. Mais huile d’olive et balsamique, c’est pour lui de l'art pur, dans lequel il peut, en plus, tremper délicatement un morceau de pain pour le déguster. De façon surprenante, il adopte les mêmes gestes avec lesquels le peintre donne des coups de pinceau sur les couleurs de peinture sur sa toile, afin d’obtenir un harmonieux dégradé.
Cong-Bon Huynh
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