Vu de l’extérieur, l’hôtel Ruby Foo’s n’a rien d’un bâtiment écologique. Sa construction aux accents asiatiques kitsch remonte à 1962, à une époque où l’environnement était la dernière préoccupation dans les soupers de famille, rappelle Josée Lelièvre, dirigeante de l’établissement. Vice-présidente de la division hôtellerie de la firme de gestion immobilière Groupe Luger, la haute gestionnaire ambitionne de le transformer en « leader du développement durable » de l’industrie du tourisme au Québec. Notamment grâce à des chambres « signature version 3.0 », dit-elle en déverrouillant la porte de la chambre 245.
«Regardez le plancher, il est en liège recyclé. Nos matelas sont québécois et écologiques. Nos meubles ont été fabriqués par un ébéniste local avec du merisier ou du noyer de nos forêts. Ils ont été livrés dans des couvertures pour éviter l’emballage plastique. Le granite des comptoirs provient du Lac-Saint-Jean. La peinture est recyclée, la murale est sans composés organiques volatils (COV). Tout est pensé en termes de développement durable.» – Josée Lelièvre, dirigeante de l’hôtel Ruby Foo’s
Avec 13 autres établissements hôteliers de la province, le Ruby Foo’s s’est embarqué dans un projet du gouvernement du Québec, piloté par RECYC-QUÉBEC, visant à mettre au banc d’essai l’économie circulaire. Le ministère du Tourisme a dégagé un budget de 1,8 million pour accompagner et offrir de la formation aux hébergements. Les finalistes sont aux quatre coins de la province, de l’Abitibi-Témiscamingue jusqu’à Carleton-sur-Mer, en Gaspésie.
À l’hôtel du boulevard Décarie, un projet de récupération de l’eau de pluie est aussi sur les rails pour remplir la piscine et entretenir le potager de l’établissement, dont les récoltes sont partagées avec le personnel et des organismes communautaires. Il y a des ruches sur le toit pour donner du miel aux clients fidèles. Quant à la nourriture, tout est local. Il y a des fontaines d’eau aux étages. Même les vieilles serviettes sont découpées pour devenir des guenilles.