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Samy Benabed, de Auberge St-Mathieu du Lac, à la compétition culinaire San Pellegrino Young Chef Academy en Italie

Samy Benabed, de Auberge St-Mathieu du Lac, à la compétition culinaire San Pellegrino Young Chef Academy en Italie

Son père immigrant a été contraint de livrer du poulet de rôtisserie presque toute sa vie. L’étoile montante Samy Benabed a voulu rendre hommage à ses sacrifices. À la veille d’un important concours culinaire, il réinvente la sauce brune, la salade de chou et le traditionnel poulet, pour éveiller les consciences.

Samy Benabed est seul aux fourneaux, sous l’éclairage aux néons d’une vaste cuisine commerciale. Devant lui, quatre poules à la peau noire baignent dans une solution salée. L’allure de la poule soie légèrement bleutée est saisissante.

«La première fois, j’avais l’impression de cuisiner des chauves-souris!», lance le cuisinier, avant de tremper les bêtes dans l’eau bouillante.

Dans moins d’une semaine, à la fin du mois d’octobre, Samy prendra part à la San Pellegrino Young Chef Academy, l’un des plus prestigieux concours culinaires destinés aux moins de 30 ans. Il pourrait représenter le Canada à la finale mondiale, en Italie, s’il se démarque parmi les 10 jeunes chefs les plus prometteurs du pays.

C’est la générale avant le grand jour, et Samy ne prend pas l’entraînement à la légère. Le chef de l’Auberge Saint-Mathieu, un restaurant situé à une soixantaine de kilomètres au nord de Trois-Rivières, répète dans une cuisine louée pour l’occasion le même plat depuis des semaines. Il peaufine dans ses moindres détails la liste des ingrédients et la chorégraphie de ses mouvements.

Une démarche obsessive pour un chef qui, d’ordinaire, se tient loin des concours culinaires et des caméras. L’étoile montante n’a en effet que faire de la célébrité, mais cette fois, participer à une épreuve de ce genre prend une dimension différente.

Le plat qu’il compte soumettre au jury, c’est son histoire : celle d’un Québécois fils d’immigrants marocains qui s’est saisi d’un tablier pour affirmer son identité.

Lire la suite: Radio-Canada du 19 janvier 2023