Imprimer cette page
Près de 3 700 établissements de restauration en moins au Québec en deux ans

Près de 3 700 établissements de restauration en moins au Québec en deux ans

Deux ans après les débuts de la pandémie de la COVID-19, l’Association Restauration Québec (ARQ), à la lumière des données du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) sur le nombre de permis de restauration encore en exploitation peut maintenant dessiner un triste portrait des effets néfastes qu’ont eu les nombreux mois de fermeture et de mesures sanitaires restrictives sur l’industrie de la restauration au Québec. C’est ce que dévoilent les analyses effectuées dans l’édition 2022 du bulletin ARQ Stats, publié par l’ARQ, en collaboration avec Global Payments/Desjardins. On y constate, dans les faits, que près de 3 700 permis de moins étaient exploités en janvier 2022 comparativement à février 2020, soit 17 % de moins.

Certains types d’établissements plus touchés

Au total, on parle de 2 428 restaurants à service complet, 669 établissements à service restreint (service au comptoir) et 540 services de restauration spéciaux (traiteur, cafétéria, etc.) et 29 bars ou brasseries (avec une offre alimentaire) qui ont cessé leurs opérations pendant cette période. Sans surprise, les régions de Montréal (-1239), de la Montérégie (-887, attention, une partie de ces pertes est liée à un transfert de deux MRC à la région de l’Estrie) et de la Capitale-Nationale (-292) sont celles ayant le plus été affectées. On peut facilement relier cela au fait qu’elles ont été celles les plus longtemps visées par des mesures sanitaires plus restrictives, telle la fermeture des salles à manger. En effet, dans certains cas, c’est près de 12 mois d’arrêt de service en salle au total en deux ans, une situation intenable financièrement pour plusieurs exploitants.

L’éloignement et le tourisme, deux alliés

D’un autre côté, les régions les moins touchées par les fermetures sont celles du Nord-du-Québec (-13), de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (-44) et de l’Abitibi-Témiscamingue (-65), moins visées par les mesures sanitaires à certains moments durant la pandémie que les régions urbaines très densifiées. On peut penser que la vague de touristes québécois qui a déferlé sur la province un peu toute l’année, mais particulièrement lors des deux dernières saisons estivales, a pu aider les établissements d’une région comme la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine à mieux traverser la tempête.

Encore plus de postes vacants

Déjà en déficit de personnel avant la pandémie, l’industrie de la restauration, tout comme plusieurs autres d’ailleurs, a vu sa pénurie de personnel s’aggraver encore plus entre le premier trimestre de 2019 et le troisième de 2021, alors que le nombre de postes vacants est passé de 9 505 à 33 125, un fulgurant bond de 248,5 %. Ce sont les postes de serveur au comptoir, aide de cuisine et personnel de soutien assimilé (57,6 %) où les besoins sont maintenant les plus criants, suivi des postes de chefs et de cuisiniers (24,7%) et de personnel de service des aliments et boissons (17,7%).

L’ensemble des données apparaissant dans l’édition Mars 2022 du bulletin ARQ Stats, une publication de l’ARQ diffusée grâce à la participation de Global Payments/Desjardins, est accessible en cliquant ici.


L’Association Restauration Québec

Fondée en 1938, l’ARQ regroupe plus de 5 000 membres ayant réalisé, en 2019, plus de 6 milliards de dollars de ventes, soit environ la moitié du total des recettes de toute l’industrie de la restauration au Québec.