mardi 23 avril 2024
Corse: les tests à la bactérie "tueuse d'oliviers" s'avèrent négatifs

Corse: les tests à la bactérie "tueuse d'oliviers" s'avèrent négatifs

Les nouveaux tests réalisés sur des oliviers en Corse pour détecter la bactérie Xylella fastidiosa, surnommée « tueuse d'oliviers » et dont la présence avait été détectée par des tests non-officiels en avril, sont « tous négatifs », a annoncé la préfecture de Corse vendredi.

« À la suite des résultats positifs rendus par l'Inra sur des prélèvements d'oliviers réalisés par le Sidoc (Syndicat interprofessionnel des oléiculteurs de Corse) début avril, l'État a pris très au sérieux la situation et a fait procéder immédiatement à de nouveaux prélèvements officiels sur les végétaux concernés », indique la préfecture de Corse dans un communiqué. « Les résultats sont tous négatifs à ce stade ». « Les analyses ont été conduites en parallèle avec les méthodes expérimentales utilisées par l'Inra » et « celles officielles utilisées par l'Anses (l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), laboratoire national de référence », précise la préfecture. « De nouveaux prélèvements officiels sont en cours et seront analysés simultanément » par l'Inra et l'Anses « pour tenter d'expliquer les causes de divergence et faire progresser les méthodes d'analyse ».

La préfecture de Corse indique également que « deux missions » sont « en cours », « l'une, scientifique afin de déterminer les origines du dépérissement constaté en Corse sur certains végétaux dont les oliviers, l'autre, mission interministérielle agriculture - environnement, visant à évaluer la stratégie de lutte conduite en Corse et améliorer si nécessaire l'analyse de risque » pratiquée actuellement. La présidente du Sidoc, Sandrine Marfisi, a déclaré à l'AFP « conserver une entière confiance dans les résultats de l'Inra d'Angers qui corroborent les suivis terrains », ajoutant avoir eu recours à ces contres-analyses justement parce que les analyses officielles « revenaient toujours négatives ».

"Multiplex" ou "pauca"

Elle note également que le communiqué de la préfecture « prend soin de ne pas dire que les résultats positifs de l'Inra sont faux » et « ne parle que de l'olivier, or il y avait deux chênes verts, une ciste et une myrte » dont les tests Inra étaient revenus positifs. La bactérie Xylella fastidiosa a été signalée pour la première fois en Corse en juillet 2015. Au total, 25 foyers avaient déjà été détectés en région Provence-Alpes-Côte d'Azur et 350 en Corse, mais aucun sur des oliviers jusqu'à présent. Pour l'heure, seule la sous-espèce « multiplex » a été officiellement détectée dans l'île et c'est une autre sous-espèce, la « pauca », qui a décimé des milliers d'oliviers dans les Pouilles en Italie. Les analyse de l'Inra d'Angers, pratiquées à la demande du Sidoc, avaient notamment révélé la présence de la maladie sur des oliviers et des chênes verts mais la sous-espèce n'est toujours pas connue. Aucun remède ne permet actuellement de guérir les végétaux malades en plein champ. Elle peut potentiellement toucher 359 espèces végétales, selon la sous-espèce détectée (multiplex, pauca, fastidiosa, sandyi, morus, tashke). Connue aux États-Unis sous le nom de maladie de Pierce (qui a fortement touché les vignobles californiens à la fin du XIXe siècle), la bactérie est transmise par des insectes de la famille des cigales, et a été détectée à ce jour dans quatre pays européens (Italie, France, Espagne et Allemagne). La filière oléicole représente 3 millions d'euros de chiffre d'affaires en Corse qui compte 10.000 hectares d'oliviers.

Source: Lou White, via Agrisalon.com du 19 mai 2018