jeudi 18 avril 2024
Moins de viandes rouges, plus de fruits & légumes

Moins de viandes rouges, plus de fruits & légumes

Plus de fruits et de légumes, moins de viande rouge et de boissons gazeuses... L’assiette des Québécois s’est améliorée depuis 25 ans, mais il y a du travail à faire pour réduire le taux d’obésité, selon les experts.

«On a des augmentations aux bonnes places qui vont dans le sens de la saine alimentation», se réjouit le nutritionniste Hubert Cormier.

La volaille par exemple occupe maintenant 7% de l’assiette contre 5% en 1992 et la viande rouge est à 6% plutôt que 8% auparavant.

«Nous consommons autant de viandes qu’avant, mais la répartition s’est inversée, nous mangeons maintenant plus de volailles que de viandes rouges. Il semble que les messages de santé publique fonctionnent bien», estime M. Cormier.

Les Québécois consomment aussi 20% plus de fruits. On mange aussi plus de légumes même si l’augmentation est moins importante.

«Nous avons beaucoup plus de variété. On a une diversité qui encourage les gens à en consommer plus», estime Félicien Hitayezu, économiste au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ)

Encore de l’obésité

Le portrait semble encourageant, mais ces chiffres démontrent quand même que nous mangeons encore beaucoup de glucides, même s’ils sont de meilleure qualité, notamment dans les fruits et les produits céréaliers, soutient la nutritionniste Andréanne Martin. Le rapport compilé par le MAPAQ n’indique pas non plus la façon dont sont consommés ces aliments.

«On a beaucoup plus de prescriptions d’antibiotiques. On mange plus d’aliments transformés, donc moins de fibres. On vit de plus en plus dans un monde aseptisé, ce qui perturbe la variété de bactéries que nous avons dans notre tube digestif. Ce manque de variété est en lien avec l’augmentation de l’indice de masse corporelle [niveau d’obésité]», explique Mme Martin.

D’ailleurs, le taux d’obésité a triplé en 25 ans chez les enfants et les adolescents. Le temps passé devant les écrans et le manque de sommeil sont aussi des facteurs qui peuvent mener au surpoids. Les jeunes d’aujourd’hui dorment 2 h de moins qu’en 1980.

Moins de boissons

Si on prend l’assiette globale, nous mangeons aussi 13 kg de moins de nourriture qu’en 1992. La plus importante baisse se trouve dans les boissons gazeuses, qui occupait il y a 25 ans 16 % de notre assiette, et maintenant 11 %.

Ces changements peuvent sembler minimes, mais ils représentent des millions de dollars en moins pour une industrie, mentionne Sylvain Charlebois, spécialiste en agroalimentaire.

«Les Québécois dépensent entre 45 et 50 milliards par année pour s’alimenter, ce qui inclut la restauration et l’épicerie. Si une catégorie perd 2 % de l’espace dans l’assiette, c’est quand même beaucoup.»

Source: Lou White, via TVA Nouvelles du 25 mars 2018