jeudi 28 mars 2024
Washington: la canette Coca Cola en exemple pour justifier les taxes sur l'aluminium

Washington: la canette Coca Cola en exemple pour justifier les taxes sur l'aluminium

Le ministre américain du Commerce s'est muni vendredi de canettes de Coca-Cola et de soupe Campbell en conserve pour faire la démonstration que l'imposition de taxes sur les importations d'aluminium et d'acier aurait, selon lui, un impact marginal sur les consommateurs.

«Je voudrais souligner l'impact limité», a déclaré Wilbur Ross sur la chaîne américaine CNBC, au lendemain de l'annonce par Donald Trump de droits de douanes de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium.

«Voici une boîte de soupe en conserve Campbell. Elle contient de l'acier pour environ 2,6 cents. Si une hausse de 25% est appliquée, cela représente environ six dixièmes de cent sur le prix» de ce produit, a-t-il fait valoir.

Cette boîte de soupe en conserve est devenue célèbre grâce à l'artiste américain Andy Warhol qui l'a immortalisée dans l'une de ses toiles.

Il souligne avoir payé 1,99 dollar cette canette dans un magasin 7-11. «Qui donc dans le monde va être très affecté par six dixièmes de cent?», a-t-il interrogé.

Même démonstration avec la canette de Coca-Cola qui contient pour trois cents d'aluminium payée 1,49 dollar, a-t-il dit. Si une taxe de 10% est appliquée, cela signifiera trois dixièmes de cent.

«Toute cette hystérie pour rien», a conclu Wilbur Ross alors que les réactions pour dénoncer ces mesures se multiplient à travers le monde.

Pourtant, les dirigeants de Coca-Cola, de Anheuser-Busch (fabricant de la bière Budweiser) ainsi que l'association des fabricants de canettes ont demandé à la Maison-Blanche de ne pas imposer de droits de douane.

La valeur du métal de chaque produit ne reflète pas le véritable poids que représenterait une imposition de telles taxes, a expliqué à l'AFP Sherrie Rosenblatt, vice-présidente de cette association.

«Actuellement, nous ne produisons pas assez de ces produits ici», aux États-Unis, a-t-elle dit, prédisant des hausses de prix pour les producteurs comme les consommateurs.

Wilbur Ross a aussi rejeté les menaces de représailles de l'Union européenne, du Canada ou encore des préoccupations émises par l'Organisation mondiale du Commerce (OMC).

Citant l'exemple du soja dont les exportations américaines sont sous la menace de rétorsions de la Chine, il a souligné que la seule raison expliquant le succès du soja américain était que les États-Unis étaient non seulement l'un des grands approvisionneurs de soja au monde, qui plus est, vendu à prix imbattable.

Pénaliser le soja américain leur coûterait plus cher, avance le ministre américain.

Et «où pourraient-ils trouver un substitut (au soja américain)?» les concurrents étant vendus sur d'autres marchés.

«Donc je pense que ce sont des tactiques pour faire peur de ceux qui veulent le statu quo, de ceux qui ont fait disparaître les emplois de ce pays, qui ont laissé derrière eux d'énormes déficits commerciaux», a-t-il dit.

«Avec un déficit commercial de 800 milliards de dollars, nous n'avons pas le choix», avait lui affirmé plus tôt Donald Trump dans un tweet.

Source: Lou White, via TVA Nouvelles du 2 mars 2018