vendredi 29 mars 2024
Fût personnalisé : le cru et le cuir

Fût personnalisé : le cru et le cuir

Il fallait bien deux grands d'Espagne pour habiller sur mesure une barrique issue d'un domaine emblématique. Un petit grain de folie qu'assument Bodega Numanthia et Loewe.

La rencontre de ces deux marques expertes enracinées dans l'histoire espagnole s'est concrétisée autour d'une cuvée Termanthia, issue de vieux pieds de vigne dont certains ont 140 ans, le vin le plus raffiné de ce domaine de 83 hectares situé à Valdefinjas, un village de Castille-León.

"Pour cette première collaboration, explique-t-on du côté de la maison de mode Loewe comme chez Estates & Wines, la division Vins & Spiritueux de Moët Hennessy, il s'est agi d'innover et de faire de ce symbole de la viticulture un objet de collection stylé. L'accent a été mis par les équipes de création sur la noblesse et la simplicité des produits." C'est une première expérience réalisée par Loewe avec Starbucks au Japon qui a inspiré Estates & Wines.

L'idée a fait son chemin et, dès ce premier semestre 2018, les fûts barriques personnalisables, prêts à séduire initiés et collectionneurs internationaux, sont disponibles en cinq teintes parmi lesquelles les acheteurs pourront choisir. "Il y a eu de nombreux débats en interne pour sélectionner les couleurs, s'amuse Pascale Lepoivre, à la tête de Loewe, et trouver une pièce de cuir ventrale suffisamment couvrante était un autre beau défi car le bois de chêne bouge : le cuir devait donc être suffisamment souple."

Dans la barrique, 225 litres (l'équivalent de 300 bouteilles) du millésime 2016 de Termanthia qui ont vieilli dans les chais de Valdefinjas. "Le Termanthia 2016 est lui aussi un grand d'Espagne, s'enthousiasme Lucas Löwi, qui dirige le domaine. Il entre dans la catégorie des vins intemporels ou iconiques, liés à un terroir et dont la production est limitée, parmi les meilleurs crus du pays." Des vins puissants et intenses de la très prestigieuse appellation toro, appréciés dès les années 1920 mais qui ont su s'adapter au goût du jour.

Qui pourrait se douter qu'il était, au début du siècle dernier, le terroir le moins profitable que l'on puisse imaginer ?

Source: Lou White, via Le Figaro du 22 janvier 2018