samedi 20 avril 2024
ALENA: les producteurs agricoles sont inquiets

ALENA: les producteurs agricoles sont inquiets

L’abolition de la gestion de l’offre dans l’industrie de l’élevage ferait perdre à l’économie canadienne entre 58 000 et 80 000 emplois, estime une étude de PricewaterhouseCoopers (PWC) dévoilée vendredi.

PWC a rédigé cette étude dans le contexte où l’abolition de la gestion risque de faire partie des revendications formulées par les États-Unis dans le cadre de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

Si la gestion de l’offre était éliminée, les États-Unis parviendraient à faire une percée importante dans le marché canadien, notamment parce qu’ils sont en mesure de produire à plus faible coût, indique PWC. Cela s’explique principalement par le fait que la nourriture offerte aux animaux est subventionnée de façon beaucoup plus importante aux États-Unis qu’au Canada.

Conséquemment, «la part de marché de la production canadienne d’œufs diminuerait de 80 % à 90 % tandis que la part de marché de la production de poulet diminuerait de 40 % à 70 %», peut-on lire dans l’étude commandée par la Coop fédérée.

Ces changements se traduiraient également par une diminution du PIB canadien de 4,6 à 6,3 milliards $, estime l’étude.

De plus, il est «peu probable» que cette ouverture des marchés procure une baisse des prix pour les consommateurs canadiens «étant donné la concentration des détaillants au Canada».

À la suite du dévoilement de cette étude, l’Union des producteurs agricole (UPA) en a profité pour rappeler l’importance de la gestion de l’offre pour l’économie québécoise.

«La pérennité de la gestion de l’offre au Canada est fondamentale», a indiqué Marcel Groleau, président de l’UPA.

«Le gouvernement canadien et le gouvernement du Québec ont raison de maintenir, avec fermeté, leur position en faveur de la gestion de l’offre dans le cadre de la renégociation de l’ALENA», a-t-il ajouté.

Source: Lou White, via TVA Nouvelles du 19 janvier 2018