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Raymond et Martin Rossignol en affaires au Salvador

Raymond et Martin Rossignol en affaires au Salvador

L’industrie du tourisme et de l’hôtellerie présente de belles occasions d’affaires en Amérique latine. À ce propos, deux Québécois ont ouvert un hôtel au bord de la mer, au Salvador. Voici leur récit.

Raymond et Martin Rossignol sont bien plus que père et fils dans la vie. Ils sont aussi associés en affaires.

Depuis septembre 2014, les deux complices sont les heureux propriétaires de l’Hôtel Oasis Azul situé dans une petite municipalité de 36 000 habitants portant le nom de La Libertad, au Salvador.

L’Hôtel Oasis Azul a gagné en notoriété dans la Belle Province  à la suite d’une entrevue accordée par Raymond Rossignol au 98,5 FM, laquelle a été mise en ligne le 17 octobre 2015.

Rien à envier à Cuba

Les installations de l’hôtel Oasis Azul s’étendent sur une superficie de 3000 mètres carrés, soit un peu plus que la moitié d’un terrain de football, et se prêtent à des forfaits vacances de type « tout inclus ».

«Notre hôtel est situé sur une plage au sable blond donnant sur l’océan Pacifique, laquelle est pratiquement vierge», s’est exclamé Raymond Rossignol, 61 ans, lors de l’entrevue accordée à Lime Blogue et à laquelle participait fiston.

«Et la mer… ah que dire de la mer: elle est d’un bleu si clair. C’est sublime! Nous n’avons absolument rien à envier aux destinations soleil auxquelles les Québécois sont habitués, telles que Cuba et la République Dominicaine», ajoute-t-il.

«Le Salvador demeure un pays méconnu.», estime Martin Rossignol.

Un hôtel spacieux

L’hôtel Oasis Azul est particulièrement spacieux comparativement à l’offre d’hébergement de villégiature en vigueur au Salvador.

«La plupart des hôtels du pays abritent en moyenne huit chambres. Le nôtre en compte 21, ce qui est presque le triple de l’offre actuelle», explique pour sa part le plus jeune des deux copropriétaires, Martin Rossignol, 33 ans.

L’hôtel Oasis Azul compte également une piscine semi-olympique, un resto-bar pouvant accueillir 75 personnes et embauche six employés.

En fonction de la saison, le prix d’une nuitée varie du simple au double, soit de 50$ à 100$ US.

La clientèle est composée de Latinos en provenance des pays environnants, mais également de plusieurs Québécois qui fuient l’hiver pour le passer au soleil.

«Le fait de passer un hiver au soleil, ça rallonge l’espérance de vie d’au moins deux bonnes années !», lance Raymond Rossignol à la blague.

Un investissement « raisonnable »

Interrogés quant au coût de leur acquisition, les deux associés ont préféré garder confidentiel le prix qu’ils ont déboursé pour l’hôtel Oasis Azul.

Le paternel a néanmoins admis que leur investissement se mesure dans les centaines de milliers de dollars.

«Malgré cela, nous estimons avoir payé un prix raisonnable. D’autant plus que nous pourrions facilement le revendre au double du prix.  Mais nous sommes ici pour rester.»

Les deux hommes étant célibataires, ils disent être loin de vouloir retourner au Québec, ne serait-ce que pour une courte visite.

«Ici au Salvador, c’est devenu mon nouveau chez moi. J’ai appris une nouvelle langue, l’espagnol.  Sans compter que j’ai l’occasion de rencontrer des gens de partout», affirme de son côté Martin Rossignol.

Une passion commune

Ceux qui connaissent bien Raymond et Martin Rossignol seront peu surpris d’apprendre qu’ils ont acquis leur propre hôtel dans le Sud.

En effet, en plus d’avoir œuvré dans l’industrie du tourisme et de l’hôtellerie québécoise pendant plusieurs années, ils partagent une passion commune pour l’Amérique latine. Cette passion a été transmise de père en fils.

«Le premier contact que j’ai eu avec l’Amérique latine remonte au milieu des années 1970», raconte M. Rossignol père.

«À cette époque, j’ai participé à un projet d’aide humanitaire au Honduras, lequel a duré six mois. J’ai gardé d’excellents souvenirs de mon voyage et tout particulièrement de la gentillesse des gens», se remémore-t-il.

À son retour au Québec, Raymond Rossignol décide de compléter une formation à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ).

Une fois son diplôme de l’ITHQ en poche, il a refait ses valises pour travailler dans l’industrie de l’accueil à Cuba pour le compte d’un hôtelier québécois.

Le reste est de l’histoire ancienne : «J’ai tripé!», dit-il.

Au fil des ans, son amour pour l’Amérique latine a éveillé en son fils un vif intérêt pour le sous-continent américain.

Le Salvador est propice aux affaires

L’idée d’investir au Salvador est venue aux deux hommes après avoir visité ce petit pays d’Amérique centrale et avoir pris connaissance des avantages financiers offerts par son gouvernement.

Pour eux, le Salvador représente un endroit propice aux affaires. Du moins, en ce qui concerne l’industrie du tourisme et de l’hôtellerie.

À ce propos, le duo estime que le Salvador demeure le secret le mieux gardé en Amérique latine. Les terrains seraient encore peu chers et les plages au sable blond encore largement inexploitées.

De plus, le gouvernement salvadorien offre des avantages fiscaux intéressants à certains investisseurs étrangers, tel qu’expliqué plus bas dans le texte.

Et la violence dans tout ça?

À l’heure actuelle, le Salvador jouit d’une réputation peu enviable, soit celle d’être un pays violent, ce qui nuit à son potentiel touristique.

Selon Raymond Rossignol, la violence au Salvador est un phénomène qui a été largement exagéré par les médias sensationnalistes du pays, et dont les nouvelles sont reprises sans nuances par la presse internationale.

«Mais dans les faits, sur le terrain, ce n’est pas plus dangereux qu’ailleurs. Nous, ça fait plus d’un an que nous habitons ici, et n’avons vu aucune manifestation de violence», assure-t-il.

D’ailleurs, le site Web du gouvernement du Canada rapporte que les actes de violence commis au Salvador visent rarement les étrangers.

De plus, plusieurs dizaines de milliers de Nord-Américains visitent le Salvador en toute sécurité tous les ans.

Le gouvernement salvadorien travaille actuellement à attirer davantage de touristes et d’investisseurs étrangers dans le pays.

«À bien y penser, s’il y a un risque, c’est celui que le Salvador connaisse une explosion touristique au cours des prochaines années», croit Martin Rossignol.

Des avantages fiscaux intéressants !

Le gouvernement du Salvador offre de nombreux avantages fiscaux aux investisseurs étrangers qui injecteront au moins 25 000$ US dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie du pays.

Par de tels incitatifs, on retrouve notamment:

  • Des exemptions d’impôts sur le transfert de biens immobiliers;
  • Des exemptions de droits de douane sur les biens importés au Salvador dans le but d’exploiter une entreprise hôtelière;
  • Des exemptions d’impôts sur le revenu, et ce, sur une période de 10 ans; et
  • Une exemption partielle de taxes municipales jusqu’à concurrence de 50% des revenus générés par les activités touristiques, et ce, pour une durée de cinq ans.

En août dernier, dans le but de renforcer l’économie du pays, l’Assemblée législative salvadorienne a prolongé jusqu’en 2020 le programme d’incitatifs fiscaux offerts aux investisseurs internationaux.

Source: Lime du 20 janvier 2016