jeudi 28 mars 2024
Fermeture de restaurants à Val-d'Or par manque de personnel

Fermeture de restaurants à Val-d'Or par manque de personnel

Réduction des heures d’ouverture ou carrément la fermeture certains jours de la semaine, le secteur de la restauration crie famine, notamment à Val-d’Or. Il semble atteint en plein cœur par le manque de main-d’œuvre.

«Au niveau de la restauration, on fait face à une importante problématique. Quand l’économie va bien, les gens consomment davantage dans les restaurants. Eux doivent proposer des heures accessibles et un service à la hauteur pour les clients, indique Marie-Andrée Mayrand, directrice du Service du développement local et entrepreneurial de la MRC de la Vallée-de-l’Or.

«Ceux qui ont des employés depuis plusieurs années sont privilégiés, car ils vont rester fidèles à leur employeur. Mais ils sont rares. Ceux qui offrent seulement les déjeuners et les dîners sont aussi avantagés, car comme ils n’offrent pas un horaire de soir, l’attraction de la main-d’œuvre est plus facile», estime-t-elle.

Heures réduites et fermeture

Un peu partout en ville et sur les médias sociaux, on aperçoit des messages d’heures réduites ou de fermeture certaines journées chez des restaurateurs.

«Vous êtes probablement au fait du manque de personnel qui touche plusieurs entreprises de la région actuellement. Notre restaurant n’y échappe malheureusement pas. Afin de garder notre équipe en place en forme, nous fermerons dorénavant les dimanches et les lundis, et ce, jusqu’à nouvel ordre», indique l’équipe du Bar à Poutine de Val-d’Or sur son Facebook.

Du côté du McDonald's, on a réduit les heures d’ouverture et le service au volant ferme plus tôt qu’à l’habitude. On offre même un salaire de 13 $ de l’heure (le salaire minimum est de 11,25 $ de l’heure en ce moment au Québec).

Au Balthazar Café, qui possède quatre succursales, on parvient parfois à embaucher, mais les employés ne restent pas. «On fait face à de la compétition et du maraudage. Des employeurs demandent sur place à nos employés d’aller travailler chez eux. Le McDo offre un salaire plus élevé et ça fait mal. On ne peut pas se permettre de payer cela, se désole la propriétaire, Isabelle Boutin.

«On a plusieurs employés à temps partiel. Cela représente une gestion énorme pour les horaires. Les gens arrivent et exigent 16 $ de l’heure, ça n’a aucun sens. À Val-d’Or, on est en concurrence avec les gros salaires. J’ai le commerce depuis 4 ans et demi et depuis plus d’un an, les C.V. entrent de moins en moins, mentionne-t-elle.

«Je ne pense pas en arriver à couper des heures, mais je mets en plan plusieurs projets en attendant, précise Mme Boutin. Il faudrait s’unir et aller chercher de la main-d’œuvre ailleurs. Le marché est saturé ici.»

Des anciens en renfort

Pour Annie Gauthier, copropriétaire de la rôtisserie St-Hubert, le manque de main-d’œuvre frappe de plein fouet. «J’ai 137 employés et il en faudrait 155. Avec la pénurie, nous ne sommes plus capables de former et d’encadrer aussi bien qu’avant, ni de tenir nos activités et sorties de groupe pour tisser des liens. On doit même composer avec des employés que nous n’aurions pas engagés il y a cinq ans, déplore-t-elle.

«Beaucoup d’anciens employés qui sont maintenant professeurs, mécaniciens ou mineurs viennent nous prêter main-forte. Ça nous sauve vraiment», souligne-t-elle.

Source: L'Écho Abitibien du 27 août 2017