jeudi 28 mars 2024

TV-Les cuisiniers au Québec en arrachent!

Des conditions difficiles pour les cuisiniers du Québec
Le métier de cuisinier a été popularisé ces dernières années par nombre d'émissions télévisées, notamment celles où des concurrents s'affrontent, comme Les Chefs, diffusée à ICI Radio-Canada Télé.

Bien que stimulant et exigeant, le métier de cuisinier a son lot de défis au quotidien. Chanel Boucher, cuisinière de formation ayant oeuvré dans de nombreux restaurants, dont le réputé Toqué!, a jeté une fois pour toutes son tablier samedi soir. Elle n'en pouvait plus des conditions de travail après une dizaine d'années en service. « Chaque fois que les gens s'amusent, nous on est en train de travailler et rarement à un salaire très élevé », estime-t-elle. La chaleur, les risques de blessures et le manque de respect des employeurs l'ont mise à bout de souffle. « Je n'avais pas le temps de prendre une gorgée d'eau et j'avais l'impression de courir le marathon. » 

Cette situation est bien connue dans le milieu des cuisiniers, où le salaire médian se situe à 12 $ l'heure, selon les dernières données du gouvernement du Québec. Le salaire minimum dans la province est de 10,35 $ l'heure. Pourtant, le métier fait partie des plus populaires au Québec. Environ 55 000 personnes étaient employés dans les cuisines en 2012. Et les restaurateurs peinent à recruter des cuisiniers qualifiés. Le copropriétaire des bistros L'État-Major et Le Quartier général à Montréal, Dominic Laflamme, reconnaît s'être ajusté afin de retenir ses travailleurs. « La recherche de cuisiniers est très difficile, explique-t-il. Quand tu trouves quelqu'un de bien, tu trouves les moyens de le garder. Chez nous, le salaire est quelques dollars au-dessus de la moyenne. Ça fait toute la différence. » 


Son sous-chef cuisinier, Hervé Djian, ajoute également que la notion de respect l'encourage à demeurer dans l'établissement. « Je pense qu'on est mieux considéré ici. Déjà, on a le droit de parole et surtout, le droit d'écoute », dit-il. 
Les conditions difficiles en restauration font l'objet de débats depuis de nombreuses années. Le cuisinier et ancien professeur Jean-Paul Grappe a milité longtemps pour la reconnaissance professionnelle du métier. Trop peu de restaurateurs, à son avis, exigent des cuisiniers qu'ils possèdent un diplôme professionnel, ce qui dévaloriserait le métier. « Le gouvernement dépense beaucoup d'argent dans les écoles pour former. Et malheureusement, après cinq années sur le marché du travail, il en reste 8 % », constate-t-il. Il estime que les quelque 1300 diplômes décernés chaque année par le ministère de l'Éducation ne servent ainsi à rien dans ce contexte. 

Mais les limites sont grandes pour en arriver à une telle reconnaissance. Le restaurateur Dominic Laflamme explique ainsi le problème qui touche l'industrie : « Si j'accepte de payer les cuisiniers plus cher, il va falloir que j'augmente le prix de mon menu et je ne serai plus dans la compétition du tout. » 
Source: Radio-Canada du 30-7-2014

NOTE DE L'ÉDITEUR
Tant que les cuisiniers ne seront pas reconnus officiellement par le Gouvernement du Québec, en tant que cuisinier professionnel et non comme domestique, on va continuer à manquer de personnel qualifié et on n'est pas sorti du bois!

À propos de l' auteur

Je suis un «réseauteur dans l’âme» et je suis en charge du développement des affaires dans les réseaux de l'agroalimentaire, des alcools et de l'hospitalité (HRI-HORECA). Mes objectifs sont de vivre en très bonne santé financière, en équilibre et en harmonie. Lire la suite...