mardi 23 avril 2024
Roger Huet

Roger Huet

Roger Huet - Chroniqueur vins et Président du Club des Joyeux
Québécois d’origine sud-américaine, Roger Huet apporte au monde du vin sa grande curiosité et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Il considère la vie comme un voyage, de la naissance à la mort. Un voyage où chaque jour heureux est un gain, chaque jour malheureux un gâchis. Lire la suite...

samedi, 19 novembre 2011 12:03

Château St-Jean un joyau californien

SOUS LE SOLEIL DES VIGNES!

Le Château St-Jean à Sonoma se trouve à une heure de Saint Francisco. C’est un domaine vinicole qui a été fondé en 1973 autour d’un château construit en 1920 par deux millionnaires qui voulaient avoir une résidence d’été dans un climat doux et qui l’ont doté d’un jardin méditerranéen de rêve. C’est un des premiers vignobles à avoir produit des mono-cépages en Californie.

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Le Château St-Jean

Il se compose aujourd’hui de plusieurs terroirs qui couvrent près de 200 hectares. Il y a le vignoble de St-Jean qui entoure le château et qui produit des vins de mono-cépage en Cabernet Franc, en Malbec, en Merlot et en Viognier et un vin d’assemblage de Cinq Cépages de Cabernet-Sauvignon. D’autres vignobles sont venus se greffer au fil des ans : La Petite Étoile qui produit le Fumé Blanc et le Pinot Noir, la Belle Terre dans Alexander Valley qui produit un excellent vin de Chardonnay, et contribue avec son Cabernet Sauvignon à la fabrication du Cinq Cépages Cabernet Sauvignon, le Robert Young qui produit un Chardonnay et un Pinot Blanc, le Lyon, consacré à la production du Fumé Blanc, le Durell qui produit produit un excellents Pinot Noir et un Syrah et finalement le Cold Creek Ranch consacré au Chardonnay.

La sympathique Margo Van Staaveren qui est l’œnologue de ce grand domaine a été choisie Vigneronne de l’année en 2008 par le « Wine Enthusiast». Elle vient de faire ses 32e vendanges. De façon plus colorée elle est aussi connue comme la plus rapide tireuse de bouchon du Far West car elle peut déboucher n’importe quelle bouteille à une vitesse prodigieuse!

Plusieurs vins du Château St-Jean sont disponibles à la SAQ :

Chardonnay Château St-Jean Sonoma Californie 2010 - $ 19,95
Cabernet-Sauvignon Château St-Jean Cinq Cépages Sonoma 2004 - 93,00 $
Cabernet-Sauvignon Château St-Jean Cinq Cépages Sonoma 2006 - 92,75 $
Chardonnay Château St-Jean Sonoma Californie 2010 - 19,95 $
Chardonnay Souverain Alexander Valley Sonoma Californie 2009 - 23,95
Fumé blanc Ch.St-Jean La Petite Étoile Russian River 2009 - 29,85 $
Fumé blanc Château St-Jean Sonoma Californie 2009 - 24,85 $
Merlot Chateau St-Jean Sonoma Californie 2006 - 47,25 $
Pinot noir Château St-Jean Sonoma Californie 2008 - 24,95$

Liens :
Château St-Jean

8555 Sonoma Highway Kenwood, CA 95452-9026, États-Unis
Représentants pour le Canada :
Treasury Wine Estates
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ROGER HUET
Chroniqueur vins
Animateur de l’émission Littérature et gourmandise
Président du Club des Joyeux

La compagnie suisse Jura, qui produit les célèbres machines à café du même nom, a inauguré en grande pompe ses nouveaux locaux au 10118 du Boulevard St Laurent à Montréal. Sa salle de montre et son atelier de montage sont magnifiques.

salle de montre jura

Crédit Photo: Roger Huet

Les machines au design futuriste de Jura ont des lignes très pures qui font des expressos et des capuccinos personnalisés au goût du client tout en occupant un espace réduit sur un comptoir de cuisine. Des machines idéales pour la maison et le bureau.

patrick mamelonet jura

Patrick Mamelonet, Président-fondateur de l'entreprise Edika


La soirée était très animée, avec une belle présence de journalistes, et des designers. Une brochette de superbes jeunes femmes branchées et un disc-jockey qui ont contribué à créer une ambiance festive, dans laquelle les cafés irlandais, et les verres de vins pétillants ont donné le ton de la fête et augurent du succès de la compagnie au Québec. La décoration était assurée par l’artiste peintre montréalaise MORNO, les plantes venaient de FlowerBox, et le mobilier de Roche Bobois. L’événement était à charge de Xevent Montréal de Ghyslaine Boé et de Richard Vissandjee. L’intérêt éveillé par l’événement augure du succès de la compagnie Jura au Québec.

paolo santalucia jura

Paolo Santalucia, représentant d'EDIKA, présentant les machines à café à Caroline Morneau, artiste peintre qui exposait ses oeuvres, lors de cette mémorable ouverture.

Roger Huet
Chroniqueur
Président du Club des Joyeux

sr corvi zenato

De Valpolicella nous arrive un joli vin appelé Cormi 2007 qui est produit par la famille Zenato. Sergio Zenato a fondé son domaine en 1960, dans la région de Lugana, et il est dirigé aujourd’hui par ses enfants Alberto et Nadia.

Le Corvi 2007 est un vin rouge rubis, corsé et élégant fait de Corvina et de Merlot. Il a été produit par la méthode d’appassimento, qui permet une plus grande maturation du raisin après les vendanges, en les exposant à l’effet du vent et du temps sur des treillis de paille. Le raisin perd une partie de ses eaux et gagne en concentration des substances, en sucre, augmente sa palette aromatique et élimine l’excès d’acidité que présente parfois la Corvina. C’est un vin qui se conserve pendant 10 ans, facilement et qui est présentement déjà excellent.

Au nez il a une richesse d’arômes de fruits rouges : griotte, mûre, bleuet, un peu d’épices, de thym surtout, mais aussi de romarin et un soupçon de cannelle et d’amande.

En bouche c’est un vin rond, avec des tanins soyeux, une belle minéralité, une fraîcheur bien équilibrée et une belle longueur en finale. C’est un vin gourmand pour accompagner magnifiquement toutes les viandes grillées, et des fromages vieux. C’est un vin qu’il faut servir à 16 degrés environ. (SAQ. $ 22,95)

ROGER HUET
Chroniqueur vins et animateur de radio
Président du Club des Joyeux

Il est toujours intéressant d’avoir de temps en temps des sensations gourmandes différentes qui nous mettent dans la mouvance de la modernité. C’est ce que nous avons expérimenté dans les locaux de l’ITHQ l’autre jour, lorsque les chroniqueurs bachiques et gourmands avons été convoqués pour déguster la cuisine du chef catalan Carles Abellan et le mariage qu’il nous proposait avec les vins de Campo Viejo de la région de Rioja.

Le Chef Abellan a travaillé avec le grand Ferran Adria du célèbre restaurant elBulli.

La grande cuisine européenne avait établi des canons inébranlables : les aliments devaient être frais et le consommateur devait retrouver en bouche toutes les saveurs les plus pures, sans fard et sans masque. Arrive Ferran Adria et propose une cuisine basé scientifiquement sur la cuisson moléculaire et il sépare les éléments et les reconstruit sous des formes nouvelles : des aliments solides deviennent liquides, des aliments liquides deviennent solides. Non seulement le consommateur ne retrouve plus dans son assiette les aliments tels qu’il les connaissait traditionnellement mais il a devant lui des assiettes ludiques. C’est au Maître d’hôtel et aux serveurs que revient la tâche de vous expliquer ce que vous mangez ainsi que le travail des aliments et l’utilisation de produits exotiques. Le résultat est que de toutes façons vous n’y connaissez rien et vous avez dans votre assiette un spectacle singulier.

À Montréal il y a deux restaurants qui se réclament de la cuisine moléculaire : Koko et Apollo, mais la cuisine déconstructiviste du Chef Abellan, va encore beaucoup plus loin. Certes chaque assiette a un nom qui est une description, mais comme vous êtes incapable de retrouver des références à ce que vous connaissez vous êtes totalement dépaysés, amusés et le goût est très bon!

En entrée nous avons pris trois plats : Les galettes d’algues Nori, l’œuf Kinder, et l’huitre à la betterave, avec un Rioja Crianza Campo Viejo 2008.

Comme service principal nous avons dégusté la sardine à l’orange et au wasabi, le riz de canard au foie, accompagnés de Rioja Réserva Campo Viejo 2006 et la pièce de veau à la pékinoise avec un Rioja Gran Réserva Campo Viejo 2003. N’essayez pas de deviner ni les formes ni les goûts, vous n’y parviendrez pas.

Pour finir on nous a proposé un dessert tout à fait insolite : du pain, du chocolat, de l’huile d’olive et du sel accompagné d’un Rioja Dominio Campo Viejo 2007.

Le chef Abellan avait pris un risque en nous proposant des vins rouges de la Rioja qui sont très gouteux, habituellement on marie la cuisine moléculaire et déconstructiviste avec des vins blancs et des champagnes, mais le pari a été tenu et réussi.

Est-ce que je mangerais tous les jours cette cuisine insolite : non. Mais pour une sortie avec des amis, certes oui!

Merci au chef Abellan pour ces découvertes et à Alfredo Del Rio, ambassadeur des Bodegas Campo Viejo dans la Rioja, ses vins sont de la gourmandise!

Roger Huet
Chroniqueur vins
Animateur de l’émission Littérature et gourmandise
et Président du Club des Joyeux

On l’attendait, elle vient de passer! comment définir LA GRANDE DÉGUSTATION DE MONTRÉAL 2011 en un mot?

MAGNIFIQUE!

La taille de la salle permettait d'accueillir avec aisance tous les stands et les allées assez larges laissaient bien circuler les visiteurs. Les tables étaient assez longues et un bon éclairage nous permettait d’apprivoiser les robes des vins! Pourquoi dans la plupart des salons néglige-t-on l’éclairage? Cela m’a toujours intrigué, parce que la vue est le premier pas vers le plaisir du vin. À la Grande Dégustation de Montréal l’éclairage était parfait!

Les panneaux pour chaque producteur étaient visibles et clairs. Ce n’était pas les agences qui étaient mises de l’avant, c’était les producteurs et les produits.

La France était à l’honneur et elle était très bien représentée avec des producteurs qui proposaient des vins excellents des Alpes et de la Haute-Provence, de l’Alsace, du Beaujolais, de Bordeaux, de la Bourgogne, de la Champagne, de Cognac, du Languedoc-Rousssillon, du Val de Loire, de la Vallée du Rhône, et du Sud-Ouest.

L’Afrique du Sud était là avec les vins de Stellenbosh et de Western Cape, l’Argentine avec des produits de ses trois régions les plus importantes : Mendoza, Calchaquies et San Juan, l’Australie avec ses quatre grandes régions, l’Autriche elle-même avec des vins du Burgenland, la Belgique avec des bières, et c’est normal ce sont des maîtres brasseurs, le Brésil avec des boissons alcoolisées à base de canne à sucre, le Canada était présent avec la série de Crown Royal, l’Ontario avec le whisky canadien Weiser et au Québec, La Face Cachée de la Pomme, présentait ses cidres en folie. Le Chili avait une grande présence de toutes ses grandes zones vinicoles : Les Vallées : Central, d’Apalca, de Cachapoal, de Casablanca, de Colchagua, d’Aconcagua, d’Elqui, de Maule, de Leyda, de Lolol, et de Maypo. À ma grande surprise l’Espagne trop souvent absente des événements vinicoles était cette fois-ci bien présente, et proposait des vins d’Almansa, d’Andalousie, de Bierzo, de Cariñena, de Castilla-La Mancha, de Catalogne, d’Extrémadoure, de Jumilla, de Navarre, de Ribera del Duero, de Rueda, de Rioja, et de Valence.

Les États-Unis avaient une belle présence Californienne, mais aussi un producteur du Kentucky, un producteur de liqueur de pêche et de bourbon de la Louisiane et un producteur de toutes sortes de boissons alcoolisées du Tennessee. La Finlande proposait une vodka. Haïti, bien sûr proposait son très bon rhum Barbancourt et l’Irlande ses bons whiskeys Jameson. L’Italie présentait onze régions : les Abruzzes, la Calabre, l’Émilie-Romagne, le Frioul, la Vénétie Julienne, la Lombardie, le Piémont, la Sicile, la Toscane, le Trentin Haut-Adige et la Vénétie. Le Mexique était là avec ses tequilas et des vins de Basse Californie. La Nouvelle Zélande présentait quelques bons vins de l’Île du Nord et de l’Île du Sud dont ses Stoneleigh. Le Portugal présentait des vins de six régions : Alentejo, Bairrada, Beira, Dao. Douro et la Péninsule de Sétubal, et le Royaume Uni était surtout présent avec l’Écosse qui proposait des scotchs fantastiques.

Une grande convivialité pour le visiteur, avec d’innombrables animations, des conférences de qualité et des stands de produits gourmands éparpillés qui nous invitaient à reposer nos palais.

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Sylvie Desbois et Denise Cornellier

Parmi eux : Denise Cornellier traiteur avec ses magnifiques foies gras, Ducs de Montrichard avec leurs nombreuses terrines gourmandes, Première Moisson qui offrait le pain aux stands pour les papilles fatiguées, les eaux Danone, pétillantes ou Évian offertes gratuitement à tous les visiteurs. Mon éditeur Samy Rabbat.Com avait un magnifique stand ; quelques éditeurs papier : La Presse, Éditions Jean Robert qui faisait la promotion du Grand Guide des Vins d’Alain Lebel, Vins et Vignobles et la radio CIBL qui a fait de nombreuses entrevues.

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Le sourire de l'eau, commandité par les eaux Danone!

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Mon éditeur Samy Rabbat

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La porte-parole pour cette première édition était Élyse Lambert! Sommelière et championne des Amériques!

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Andressa Rodriguez de Castro

J’ai eu le plaisir de parler avec Andressa Rodriguez de Castro, qui m’a fait goûter à la gamme des vins Moscone, tous excellents, un peu plus loin j’ai vu Ricardo March m’a fait découvrir des nouveaux produits Batasiolo, superbes! Plus tard je dégustais les vins de Skalli, dont le remarquable Domaine de Silène qui est leur vin icône, tout en parlant avec Régine Dupuy sa directrice export et avec Laurent Sauvage l’œnologue en chef du domaine. À une autre table, Nathalie Benny m’a fait déguster les vins de Castello San Sano. Natalie est une superbe jeune femme qui est née à Montréal mais qui est partie en Italie pour s’occuper d’exportation de vins. Elle parcourt maintenant le monde pour faire la promotion de produits de première qualité. Sur une autre allée Anne Lauvigne m’a fait déguster le superbe Château Prieuré Borde Rouge de la région de Corbières. Julie fortin m’a présenté Nathalie Bonhomme, une québécoise qui s’est installé vigneronne en Espagne. Ses vins sont superbes, mais en plus Nathalie est une gourmande. Elle m’a décrit la paella qu’elle fait pour ses amis, c’est quelque chose d’irrésistible. Il faut que j’aille la voir dans son Alicante d’adoption pour goûter à sa superbe paella et aux mariages qu’elle fait avec ses vins!

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Régine Dupuy sa directrice export et avec Laurent Sauvage l’œnologue en chef du domaine.

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Nathalie Benny

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Anne Lauvigne

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Julie Fortin, présidente de l'agence de vins Importations Épicurienne RA Fortin

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Nathalie Bonhomme à droite et sa fille est à sa droite!

En plein milieu d’une allée mon ami Claude Simoneau se faisait faire une caricature. Il y avait de tout à la Grande Dégustation de Montréal!

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Claude Simoneau

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Sébastien Ouellet présentait les vins de la Puissante Maison Zonin.

J’ai eu l’agréable surprise de revoir mon ami Vincent Bührer dans son stand. Les Bührer, d’origine suisse, sont les propriétaires du Château Capion dans le Languedoc et du vignoble de Saxenburg qui produit des vins parmi les meilleurs en Afrique du Sud.

À la table de Giovanni Ghirardo et de sa fille Elena et j’ai dégusté leurs vins gourmands de la Vénétie. Un peu plus loin j’ai revu mon ami Mario Olivero, œnologue et directeur général de ce merveilleux vignoble Marchesi Alfieri et quels vins qu’il fait!

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Giovanni Ghirardo et de sa fille Elena

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J’ai aussi rencontré un ami de longue date Loris Biatta de l’Azienda Agricola Le Marchesine dont les mousseux Franciacorta, méthode champenoise sont les meilleurs de l’Italie! Il était là avec sa famille.

Au hasard de mes promenades j’ai rencontré quatre dames extraordinaires de la Vallée du Rhône : Lucile Clara qui fait la promotion de l’Ardèche, Lysianne Boissy d’Anglas qui représente le Gard, Valérie Biset qui fait la promotion du Vaucluse et Clémence Durand qui s’occupe de l’œnotourisme. Elles m’ont offert un guide encore tout chaud car il vient d’être publié par Hachette, il s’appelle : SUR LA ROUTE DES VINS DE LA VALLÉE DU RHÔNE. C’est le plus beau et le plus complet sur cette région fascinante. Il est rempli de descriptions de tous les sites d’intérêt pour les visiteurs, les routes du vin, les gites, une très bonne carte, des photos magnifiques et en plus dans un format qui tient dans votre poche.

Carla Castorina l’œnologue de Trapiche m’a fait déguster des vins excellents. Alfredo Del Rio, qui est le plus charmant chauve que je connaisse, c’est l’ambassadeur des Bodegas Campo Viejo dans la Rioja. Ses vins sont de la gourmandise! Nous avons passé un bon moment en sa compagnie avec Charles Salvas de la Maison Corby qui les représente. Rubén Ruffo du groupe argentin Familia Zucardi était là avec ses célèbres vins. Jean-Christophe Gremillet m’a fait goûter ses champagnes incomparables!

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Alfredo Del Rio, l’ambassadeur des Bodegas Campo Viejo dans la Rioja

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Charles Salvas, Ambassadeur de la marque Ricard, en compagnie de____?

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Jacques et François Boscary de Château Rouquette sur Mer sont vraiment des exemples de vérité. Ils m’ont parlé avec une passion inépuisable de la Clape dans le Languedoc Roussillon où se trouve leur domaine, face à la Méditerranée!

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Didier Ragaru de Château Capendu est un garçon qui a plein d’idées. Il propose des verres remplis de vins, incassables et très bien scellés qui sont très intéressants pour les cafétérias. Dans le même format ils propose aussi des sels aromatisés aux vins rouges et blancs.

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Tony Passinato et ses associés

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À la fin de ma visite, j’ai eu le coup de foudre pour les incroyables vins du Domaine La Fage, Château Saint Roch du Languedoc Roussillon.

Trois jours de fête! Mais il m’aurait fallu trois fois plus pour déguster les vins aux tables où je n’ai pas eu le temps de m’arrêter.

Mon souhait c’est que l’année prochaine la Grande Dégustation nous revienne avec la même formule car elle permet de mettre en valeur les bons vins et les alcools du monde entier.

Roger Huet
Chroniqueur vins et animateur de l’émission Littérature et gourmandise
Président du Club des Joyeux

dimanche, 23 octobre 2011 10:19

Schlumberger, l’Alsace de prestige

J’ai rencontré Jean-Marie Winter, le directeur commercial des Domaines Schlumberger qui sont parmi les plus prestigieux que compte l’Alsace.

Leur vignoble de 140 ha est situé dans la commune de Guebviller à l’extrême sud de l’Alsace. Cinquante pour cent de la propriété est planté en grands crus : Le grand cru Kitterlé de 20 ha, le grand cru Kessler de 22 ha, le grand cru Saerling de 20 Ha et le Grand Cru Spiegel de 5 Ha.

À cause des terrains très en pente, la culture se fait en terrasses. Les murs s’étalent sur 50 kilomètres et ont été construits à la main, en grès rose des Vosges comme la cathédrale de Strasbourg. Ils permettent l’écoulement de l’eau à travers le pierres. Le sol sablonneux force la vigne à pousser ses racines très profondément, parfois jusqu’à six mètres, pour aller chercher son eau, ses minéraux et ses oligo-éléments. Ce sont des terroirs où rien ne peut pousser à part la vigne, ils produisent très peu, mais ce qu’ils produisent est remarquable.

Les Schlumberger sont des vignerons récoltants, qui vinifient exclusivement leur récolte. Ils n’achètent ni raisins, ni jus, ni vins.

Ils cultivent les sept cépages alsaciens : le Sylvaner, le Muscat, le Pinot Noir, le Pinot Blanc, le Riesling, le Pinot Gris, et le Gewurztraminer.

L’étroitesse des anciennes terrasses les force à les cultiver en utilisant des chevaux, mais dans les nouvelles terrasses ils ont introduit des chenillettes fabriquées pour eux en Suisse.

Leurs chais comptent 120 foudres de chêne centenaires mais équipés d’un système de thermorégulation et 80 cuves inox thermo-régulées également, pour une sélection parcellaire stricte ainsi que pour l’élaboration de cuvées rares de manière à préserver la fraîcheur et le fruit.

Schlumberger produit trois séries de vins : Les Princes Abbés qui sont l’entrée de gamme, les Grands Crus et les Collections qui ne sont produits que dans leurs meilleurs millésimes.

L’histoire du vignoble de la commune de Guebviller commence à l’époque romaine. Au Moyen-âge les Princes Abbés de Murbach en prennent le contrôle et le font prospérer pendant mille ans. Ils étaient très puissants, possédaient des châteaux forts, battait monnaie et entretenaient une armée. Les abbés étaient recrutés dans les plus nobles familles de la vallée du Rhin. La Révolution française a mit fin à leur influence et a permis une redistribution des terres.

En 1810, Nicolas Schlumberger qui venait de Mulhouse s’installe à Guebwiller pour y monter une fabrique de machines textiles. Pour marquer son attachement à la terre, il acquiert une vingtaine d’hectares de vignes. Trois générations plus tard, Ernest Schlumberger prend la direction du domaine. Le phylloxera ravage le vignoble de Guebwiller entre 1907 et 1911 qui est délaissé par de nombreux vignerons de la région. Ernest Schlumberger s’est attelé à remettre son vignoble en état et lorsqu’il a vu que les autres vignerons les laissaient à l’abandon, il a eu le flair de racheter les vignobles en friche. En l’espace de vingt-ans il rachète 2500 propriétés et replante les vignes, faisant passer son domaine à 110 hectares et l’aménageant entièrement en terrasses. Ses successeurs ont continué à agrandir le domaine jusqu’à son état actuel.

Eric Beydon-Schlumberger arrive à Guebwiller en 1971. Il s’attache à remplacer le vignoble vieillissant, et comme il a la passion de la qualité et d'un juste équilibre entre la tradition et la modernité, les Domaines Schlumberger jouissent aujourd’hui d’une réputation internationale. Le domaine est actuellement géré para Alain Beydon-Schlumberger, frère d’Éric et la relève semble assurée par les enfants d’Éric : Séverine et Thomas.

Jean-Marie Winter m’a fait déguster trois de leurs vins :

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Le S de Schlumberger qui est un vin d’assemblage assez particulier car il fait appel au Pinot Noir, ce que très peu de vins alsaciens font. Ce cépage apporte la structure, le Pinot Gris le gras et le Pinot blanc le fruité. Le résultat est un vin qui est agréable de l’apéritif jusqu’au repas. La robe est d’un jaune paille avec des reflets clairs et de bonne intensité. Elle est brillante et limpide. On perçoit des arômes de prunes jaunes et de fleurs blanches. En bouche, on apprécie son acidité, il y a beaucoup de fruits, ce qui est typique des cépages d’Alsace, et on retrouve même une petite note fumée apportée par le Pinot Gris. Comme mariage, ce vin racé et élégant s’associe très bien au poisson, même avec des petites sauces, avec de la volaille également et le veau. Un vin magnifique qui doit être servi entre 12 et 13 degrés pour ne pas casser les arômes.

Le deuxième vin était le Riesling des Princes Abbés millésime 2007. Le Riesling est le cépage le plus répandu en Alsace, c’est un cépage allemand mais dont les origines médiévales sont de l’Orléanais. La robe est d’un jaune citron avec des reflets verts qui ne sont pas dus à sa jeunesse mais au cépage lui-même. Elle est d’une brillance étonnante. Le nez tout en restant floral commence à rentrer sur la minéralité, c’est le terroir qui s’exprime. On y trouve aussi des agrumes, du citron confit, une palette aromatique large qui a beaucoup de finesse. En bouche c’est un vin moyennement ample, on perçoit sa minéralité, il a beaucoup de fraîcheur. C’est un vin de gastronomie qui se marie très bien avec des salades de langoustines poêlées, avec des poissons et tous les produits de la mer.

Nous avons terminé sur le Gewurztraminer des Princes Abbés 2007. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Gewurztraminer n’est pas un cépage allemand mais un cépage d’origine du nord de l’Italie où il y a un petit village qui s’appelle Tramin qui a donné naissance au cépage Traminer. Il a été acclimaté en Alsace et a donné lieu au Gewurztraminer, de l’allemand gewurz qui signifie épice car c’est un cépage épicé. La robe est dorée avec des reflets verts clairs, une grande limpidité et une belle brillance. Un nez de rose, d’épices, un peu de gingembre, très floral. En bouche il est plus rond, et se termine avec une petite touche d’amertume qui lui apporte de la fraîcheur et de l’élégance. Il se marie admirablement avec une salade de scampi, des fromages à croûte lavée; à cause de ses épices il se marie aussi très bien avec les cuisines exotiques : chinoise, indienne et mexicaine.

Ces vins du Domaine Schlumberger sont en spécialités dans les succursales de la SAQ.

743443 Riesling Les Princes Abbés 2007, 21,55$
10789869 "S" de Schlumberger, 18,65$
913897 Pinot Gris Les Princes Abbés 2008, 23,25$
747568 Gewurztraminer Les Princes Abbés 2007, 27,85$
896571 Riesling Grand Cru Saering 2007, 28,25$

Voici les liens:
Jean-Marie Winter,
Domaines Schlumberger
100 rue Théodore Deck
68501 Guebwiller Cedex - France
Téléphone: +33 3 89 74 27 00,


Représentés au Québec par:
André Dagenais,
Les Vins La Rochelle
514 769-1990 # 0
450 462-9038
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Roger Huet
Chroniqueur vins et animateur de radio
Président du Club des Joyeux

jeudi, 20 octobre 2011 07:20

Le salon des vins du Douro et du Porto

Je viens de visiter le Salon des Vins du Douro et de Porto, qui s’est tenu cette année dans les anciens Entrepôts Dominion.

Le local avec ses murs de pierre et de brique, le disc-jockey, les délicieuses bouchées d’Hélèna Loureiro de Portus Calle et les superbes jeunes femmes portugaises qui visitaient le salon lui ont conféré cet air de fête, qu’on souhaiterait retrouver à chaque salon de vins. Trente exposants et des trésors repartis sur 16 tables, font de ce salon le plus charmant de l’automne montréalais jusqu’à aujourd’hui.

J’ai limité mes choix à quelques portos, mais exceptionnels. À la table de : Les Vins du Réseau International Global ils avaient des portos Cabral de 40 ans, de 30 ans, de 20 ans, de 10 ans, un Réserva Spécial, un Vintage Caracter et un Branco Fino. Presque tous leurs portos sont proposés en bouteilles de 375 et de 700 ml. Il faut débourser 182 dollars pour une bouteille de 750 ml d’un porto de 40 ans, mais seulement $ 9.95 pour un Vintage Caracter 370 ml. J’ai goûté le Cabral Tawny de 30 ans et le Cabral Tawny de 40 ans d’âge. Deux merveilles à savourer très lentement.

À la table d’Authentic Vins et Spiritueux j’ai goûté un Duque de Bragança Tawny 20 ans vraiment très bon (76$) un Quinta do Porto Tawny 10 ans ($ 37.50) et un Quinda da Leda Casa Ferreirinha ($48) que j’ai beaucoup aimé.

Chez Mondia Alliance j’ai dégusté leur Quita da Ervamoira Tawny 20 ans ($73,25) qui était très bon. Je voulais goûter leur Lagrima Christi blanc qui est si sympathique mais qu’on ne m’a pas servi parce qu’il était en train de refroidir, à 19,55$ ce n’est pas cher.

The Floadgate Partnership étaient à la table 4. Ils sont représentés au Québec par Jorge Ramos. Ils avaient un Floadgate Taylor de 40 ans qui est exceptionnel (239,40$), et dans cette gamme des 30 ans, des 20 ans, des 10ans, jusqu’à un Late Bottle Vintage 2005 qui se détaille seulement $ 19,50. Ils ont aussi la gamme Fonseca dont le Tawny 20 ans est très bon ($ 68,50) et la gamme des Croft dont le Porto Rosé va probablement plaire aux jeunes ainsi que son prix $ 19,95.

J’avoue avoir passé sans m’arrêter devant des tables intéressantes mais qui n’offraient pas des Portos, mais des vins blancs et rouges. En toute conscience, une fois qu’on a commencé à déguster des vins doux, on n’a plus le palais pour apprécier des vins plus secs. Je peux quand même citer qu’à la table des A.O.C. & Cie Châteaux et Domaines ils avaient les vins de Manoel D Pocas Junhior , à la table de La Fontaine vins et liqueurs ils avaient la gamme de Duorum Vinhos SA dont un porto le Vintage Vinha de Castelo Melhor 2007 que j’ai manqué par mégarde, à la table de la Société Clément Internationale ils avaient la gamme de Quinta Nova Nossa Sra Do Carmo SA. À la table de Alvin Canada ils avaient la gamme des DFJ Vinhos SA, la gamme de Quinta do Portal SA, les Nieport (Vinhos) SA qui sont exceptionnels, dont un Batuta 2008, je connais le 2004 qui pour moi est un des plus grands vins rouges portugais et il est fait de 104 cépages différents! Ils avaient aussi la gamme de Real Companhia Velha. À la table de La Celeste Levure ils avaient la gamme des Domaines François Lurton. À la table d’Énotria Internationale ils proposaient la gamme des vins de Quinta do Vallado et chez Les Vins Balthazard ils avaient la gamme des Alves de Sousa. Univins proposaient la gamme des Montez-Champalimaud et surtout les Caves Messias qui ont un rapport qualité prix excellent. Il y avait là de quoi satisfaire les palais les plus exigeants en matière de mariages mets-vins!

Par contre je me suis arrêté à la table de Sogevinus Fine Wines qui proposaient un Burmester Tawny 10ans sympathique ($29,40) le Feist Colheita 1989 ($ 53.) et le Barros Colheita 1988 ($52.).

Univins avait aussi une table exprès pour les portos de Quinta do Noval. Le Vintage 2008 ($ 90.) le Silval 2007 ($ 66.) et le Quinta do Noval 2005, valent la peine.

À la table de Charton Hobbs j’ai dégusté un excellent Offley Tawny 20 ans ($ 59,50). Ils proposaient aussi le Late Bottled Vintage 2005 (20,95) et aussi la gamme de vins rouges du Douro de Sogrape Vinhos que j’aime beaucoup mais que je n’ai pas bu aujourd’hui.

J’ai terminé mon repas de midi, chez-moi, avec un bon gâteau, accompagné d’un Tawny Royal Oporto 10 ans de la Real Compahia Velha en me disant que ce vin était exceptionnel et qu’à mon grand regret je finissais la bouteille. Je contemplais également le flacon qui est un des plus beaux de Porto, car il ressemble à un flacon de parfum. À mon grand plaisir, la table # 15 était justement celle de : Les Vins Horizon, qui représentent la Real Companhia Velha où j’ai dégusté leur Tawny Royal Oporto 20 ans, un régal!

Ainsi s’est terminé ma visite au Salon des Vins du Douro et de Porto, édition 2011.

ROGER HUET
Chroniqueur vins et Animateur de l’émission
Littérature et gourmandise.
Président du Club des Joyeux

mardi, 04 octobre 2011 23:25

Le nouveau grand guide des vins

Je viens de recevoir le Grand Guide des Vins, Top 50 des meilleurs achats de l’automne, sous la signature de mon confrère chroniqueur Alain Lebel.

legranduidesvins

C’est un guide sympathique et bien fait, avec des vins bien choisis et bien décrits. On y trouve plusieurs entrevues intéressantes avec Miguel Torres, d’Espagne, avec Pascal Madevon qui produit des vins en Colombie Britannique dont un Osoyoos Larose qui y est décrit comme remarquable, avec la famille Mazzei d’Italie dont le fils Francesco nous a visités à Montréal il y a quelques mois.

On y parle de leur domaine Belguardo en Toscane et Zisola en Sicile. Alain Lebel nous parle aussi de sa rencontre avec Nigel Dolan d’Australie. Le guide se termine sur des accords mets et vins, des conseils de dégustation et quelques bonnes recettes tirées du Guide Cuisine. Le prix est de 8,95 $

Un moment de lecture et de plaisir à ne pas manquer, en vente dans les librairies.

mardi, 04 octobre 2011 23:15

Courvoisier à l’ombre de Napoléon


J'ai rencontré le directeur du contrôle de la qualité des spiritueux et ambassadeur mondial de la maison de Cognac Courvoisier, Monsieur Pierre Szersnovicz.

RH - Cela fait bientôt 40 ans que vous travaillez pour la maison Courvoisier. Votre famille est dans l'industrie du Cognac depuis quatre générations. Votre père a dirigé une des distilleries de Courvoisier pendant des décennies. Est-ce que le cognac a encore des secrets pour vous?
PS - Après 40 ans, je peux dire que le cognac a encore plein de secrets. À chaque fois que nous faisons des assemblages, des recherches sur des nouveaux produits, sur des qualités particulières, il y a toujours une grande part de découverte, c'est ce qui fait la magie de ce produit.

RH - Quels sont les cépages que vous employez dans la fabrication du cognac à part l'Ugni blanc?
PS - Nous utilisons toujours le porte-greffe américain qui est greffé en grande partie sur l'Ugni blanc, qui est à l'origine un cépage italien, le Trigano de Toscane. Il permet de produire des vins blancs relativement frais, un peu acides, pas trop forts en alcool et qui sont parfaits pour la double distillation. On peut faire du cognac avec des cépages comme le Colombard ou la Folle blanche. Le Colombard, néanmoins, est plutôt utilisé pour faire du Pineau des Charentes; ce n'est pas un cépage que l'on recherche spécialement chez nous, il est un peu lourd, pas vraiment le meilleur et la superficie est faible. La Folle Blanche est un très beau cépage mais il arrive souvent à maturité fin août et lorsque l’été est un peu pluvieux, il peut y avoir beaucoup de pourriture et la récolte sera alors très faible. On peut dire que 99,9% du cognac est élaboré chez-nous à partir de l'Ugni blanc, le reste c’est de la Folle blanche.

RH - Pour faire du cognac, il faut du vin. Qui fait les vins pour Courvoisier?
PS - La région de Cognac est bien structurée. Nous avons eu la chance d'avoir des grandes sociétés qui nous ont permis d’établir une organisation qui fonctionne bien. À l'intérieur de cette région de 73000 hectares de vignoble blanc, il y a environ 5000 viticulteurs qui sont des familles organisées autour de leur vignoble, dont la superficie varie de quelques dizaines à quelques centaines d'hectares. Ces familles ont des contrats avec les négociants. En ce qui concerne Courvoisier, on a établi une politique contractuelle pour créer un lien technique et affectif avec nos familles de viticulteurs. Ces derniers sont répartis sur les six principaux crus de cognac que sont: La Grande Champagne, la Petite Champagne, les Borderies, les Fins Bois, les Bons Bois et les Bois Ordinaires; Les 4 meilleurs crus sont appropriés par Courvoisier. Nous avons presque un millier de viticulteurs qui sont associés par des contrats pour fournir des vins. Certains peuvent les distiller eux-mêmes, ce sont des bouilleurs de cru qui ont un alambic chez eux; d'autres ne sont pas des bouilleurs de cru et vont faire distiller leur vin chez des bouilleurs de cru. Il y a trois étapes, le viticulteur qui produit sa vigne, le distillateur et le négociant que nous sommes, qui va choisir les vins des viticulteurs et faire le contrôle des vins avant la distillation.

RH - Le processus de fabrication et de distillation est complexe…
PS - Il est à la fois complexe et très logique. Au XVIe et XVIIe siècles, les vins étaient agréables à boire mais ne se conservaient pas très bien. Ils avaient une acidité intéressante qui était valorisée après une distillation. Ce hasard a fait que la distillation est devenue un passage obligé pour mettre en valeur les vins de la région de Cognac. La vinification est celle des cépages blancs, il n'y a donc pas de macération. La vendage se fait au mois d'octobre avec une rapidité optimale de façon à obtenir la maturité telle qu'on la souhaite. La vinification se fait chez le viticulteur, ce qui est un phénomène unique. En effet, le viticulteur charentais ne vend pas son raisin, il va opérer ses vendages puis les ramener chez lui pour procéder à la vinification qui comprend le pressurage et la fermentation. C'est seulement après la fermentation quand le vin est achevé qu'on va commencer la double distillation qui va s'étendre du début novembre jusqu'à la fin mars. Les vins sont naturellement vinifiés et distillés, il n'y a pas d'ajout de souffre ni de composés chimiques pour le conserver. C'est son acidité naturelle et le froid ambiant situé entre 5 et 10 degrés qui vont conserver parfaitement ces vins dans les chaix des viticulteurs avant d'être distillés. Dés l'arrivée du printemps, tous les vins de la récolte sont passés en chaudière pour devenir de l'eau-de-vie nouvelle. Ils sont soumis ensuite à un autre stade qui est celui du vieillissement et de l'assemblage.

RH - Combien de types de Cognac proposez-vous aux amateurs?
PS -Depuis la dernière Guerre Mondiale, le Bureau National qui chapeaute toute la réglementation de la profession, a mis en place des catégories de cognac qui ne correspondent pas à un cru ni à un cépage mais à un minimum de compte d'âges. Les VS correspondent à une catégorie d'entrée de gamme avec un minimum de 2 ans, les VSOP sont une autre catégorie avec au minimum 4,5 ans d'âge, Napoléon et autres XO supérieures peuvent aller jusqu'à 10 années. Il s'agit de la réglementation minimum. Courvoisier fait des qualités qui sont bien au-dessus de ces minimums. Pour les XO, nous sommes sur des eaux-de-vie de 30 ans, pour les VSOP, c'est une douzaine d'années et nous proposons des VS, qui ont jusqu'à 7 années de vieillissement. Dans la gamme standard, nous avons environ sept qualités que nous proposons dans le monde entier. Nous avons maintenant d'autres qualités comme le 12 ans et le 21 ans qui viennent compléter notre offre en apportant d'autres nuances qui n’étaient pas proposées au consommateur auparavant.

carte de cognac 1

RH - Que veulent dire les dénominations de Grande Champagne; Petite Champagne; Borderies et Fins Bois?
PS - Ces dénominations sont très simples. Elles ont été délimitées en 1906 par différents décrets et correspondent parfaitement à des zones géologiques. Le cognac ne s'assemble pas par rapport à des cépages mais par rapport à des âges et à des crus. Chez-nous la dénomination Champagne ne fait pas référence à la région de Reims au Nord-est de Paris ni à son vin mousseux. Nous sommes situés au Sud-ouest de Paris où la région est très calcaire. Il s'agit d'un vieux mot latin «campagnus» utilisé dans les deux régions. Grande Champagne et Petite Champagne sont des terres calcaires dont l'enracinement des vignes est très profond, ce qui confère aux eaux-de-vie une capacité de vieillissement très long. Ces deux dénominations se trouvent en périphérie de la ville de Cognac. Il y a aussi une petite région très agréable appelée les Borderies, qui occupe 4000 hectares. Région vallonnée et boisée donnant des rendements un peu plus faibles avec des notes très florales avec un peu de gingembre que l'on trouve sur le 12 ans et même l'Exclusif. Puis, il y a les Fins Bois, région entourant les trois autres régions, elle est un peu plus argilo-calcaire, permettant d'obtenir des eaux-de-vie très fruitées qu'on va utiliser surtout dans le VS car elles ont la capacité de vieillir un peu plus vite. Cette notion de cru est essentielle car elle va déterminer les bases d'assemblage en y rajoutant la notion d'âge.

RH – Il y a encore les Bons Bois et les Bois Ordinaires qui correspondent à des zones éloignées de Cognac dont les vins sont rarement utilisés pour le Cognac.

Pierre Szersnovicz nous avait apporté plusieurs bouteilles à déguster : Le VS Courvoisier, le VSOP fine champagne, l'XO, et deux nouveautés, le 12 ans d’âge et le 21 ans de Courvoisier.

PS – En matière de dégustation, le verre est important. À Cognac, nous utilisons le verre «tulipe» qui a l'avantage d'avoir une base relativement large mais pas trop, ce qui permet de prendre le verre dans sa main et de la réchauffer quand la température n'est pas idéale. Il ne faut pas trop chauffer le cognac qui se déguste à la température de la pièce. L'idéal est entre 20 et 22 degrés. Si les verres sont froids, il est bon de les réchauffer mais sans excès. Je ne suis pas pour l'utilisation de petites chandelles ni de percolateur. Dès qu'on met un peu de cognac dans le fond d'un verre, on a naturellement la viscosité du cognac liée au vieillissement et au contact prolongé avec le bois de chêne. Cette viscosité va créer des larmes ou des jambes. Ce qui est aussi intéressant, c'est la couleur ambrée du cognac.

RH – Chez Courvoisier, vous êtes très attachés à la sélection des bois.
PS – Nous sommes les seuls à aller choisir dans les forêts françaises des grandes futées et des chênes que nous allons laisser vieillir pendant 3 ans avant de faire les barriques dans lesquelles les eaux-de-vie seront stockées, en fûts neufs puis en fûts anciens.

Dans un VS, on va d'abord trouver des arômes primaires, des notes de fleurs d'été, des notes de bois de chêne puisque ce cognac a passé quelques mois voire quelques années en fûts de chêne. On retrouve donc à la fois l'eau-de-vie et le bois qui vont donner de la légèreté au Fin Bois. Après une première gorgée, on doit porter une attention particulière sur l'attaque. Quand le cognac arrive en bouche, il ne doit pas être agressif, il doit se fondre, s'assouplir, se réchauffer au contact du palais. Le moment le plus révélateur apparait quand on a avalé la première gorgée, il doit alors y avoir une prolongation du goût qui doit se révéler.

Lorsqu’on passe au VSOP, c’est un assemblage de Fines Champagnes. La Fine Champagne est une règlementation très précise où on doit associer au moins 50% de Grande Champagne et le reste de Petite Champagne. À l'œil, on va observer les petites larmes autour du verre, une couleur ambrée qui va s'accentuer puisqu'on est entre 7 et 10 années de vieillissement. Au nez, on va avoir des arômes plus complexes dues à l'oxydation naturelle du chêne. On obtient des notes vanillées, un peu florales, avec beaucoup de longueur aromatique. Il ne faut pas oublier que dans le cognac il y a une troisième distillation naturelle qui se fait par évaporation. Chaque année, nous perdons l'équivalent de 20 millions de bouteilles en raison de l'évaporation, la fameuse part des anges. Le cognac continue à se concentrer à travers le bois. C'est le prix à payer pour la qualité.

L'XO est un produit très supérieur où on a fait un assemblage de Petite et Grande Champagne avec de la Borderie allant jusqu'à 35 ans de vieillissement. C’est un produit très rond, très harmonieux, voluptueux même, avec une grande persistance aromatique et une grande souplesse. On y retrouve les notes florales de la Borderie avec un peu d’iris. L'oxydation nous donne des notes d'orange confite, le côté du bois va apporter des notes vanillées, associées à la crème brûlée. Avec une seule goutte, on a un feu d'artifice dans le palais, le cognac fait la queue de paon, il s'ouvre.

Nous avons deux nouveaux produits sur le marché. Ce sont des eaux-de-vie avec mention d’âge. La première est une eau-de-vie de 12 ans, la deuxième une eau-de-vie de 21 ans. Pour le 12 ans, Courvoisier est la première maison à proposer des cognacs avec des assemblages de différents crus dont l'âge est d'au moins 12 années. C’est un produit constitué à base d'une centaine d'eaux-de-vie qui ont toutes 12 années et plus. Nous nous sommes concentrés sur un cru qui n'est pas exclusif mais qui provient en grande majorité des Borderies. Elles lui confèrent des arômes florales, un peu de gingembre, des épicées, voire un peu de cannelle. Lors de l'assemblage, nous avons cherché à faire des cognacs qui vont créer entre eux cette magie du 12 ans.

Pour le 21 ans, nous avons pris uniquement un assemblage de Grande Champagne qui, à ce grand âge, peut donner toute sa finesse au cognac!

RH - La robe est très ambrée avec une touche d'acajou!
PS - Chez Courvoisier, notre politique consiste à chercher l’harmonie entre le bois et l'eau-de-vie. Nous ne voulons pas que le bois domine les arômes initiaux du cognac.

RH - Le corps est velouté, voluptueux....
PS - C'est la magie du vieillissement. Nous allons perdre 2 à 3 degrés d'alcool à travers la barrique mais cette respiration lente du bois va permettre d'arrondir et d'assouplir, pour obtenir un produit très agréable.


courvoisierRH - La finale est très douce avec une profondeur exquise. Est-ce que le 12 ans et le 21 ans sont déjà à la SAQ?
PS - Le 12 ans et 21 ans sont arrivés en septembre à la SAQ. Le 12 ans est disponible dans tous les magasins au prix de 89,75$. Par contre, le 21 ans est seulement disponible à la SAQ Signature pour 349,95$

Voici les cognacs de la Maison Courvoisier disponibles à la SAQ :

1925 RA Courvoisier Cognac V.S. 56,75 $
9902 RA Courvoisier Fine Champagne Cognac V.S.O.P. 75,50 $
158865 SL Courvoisier Cognac X.O. 199,75 $
11339253 SL L'essence de Courvoisier Cognac 3 200,00 $
11443317 SL Courvoisier L'Initiale 700ml 449,25 $
11532723 SL Courvoisier cognac 12 ans 89,75 $
11532731 SL Courvoisier cognac 21 ans 349,75 $
11585024 SIG L'Esprit de Courvoisier Cognac 5 500,00 $
11585104 SIG Courvoisier Succession J.S. Le Cognac 4 467,50 $

Pierre Szersnovicz
Ambassadeur de Marque de Courvoisier
16200 Jarnac, France
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Représentés au Québec par
Nicole Paradis
Tél: 514-768-0071
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Roger Huet
Chroniqueur vins
Avec la collaboration d’Isabelle Barelli

Je me suis entretenu avec la propriétaire du Château du Grand Caumont qui est niché sur le terroir de Lézignan, non loin de Carcassonne, en Languedoc Roussillon, au cœur des Corbières. Laurence Rigal est une belle personne, féminine, élégante, vive. Elle dirige de main de maître un très vieux domaine qui existait déjà à l’époque romaine et nous émerveille par la grande qualité de ses vins.

R.H. – L’histoire de votre domaine et l’arrivée de votre famille au Château du Grand Caumont sont fascinantes.

L.R. – Nous avons la chance d’être propriétaires d’un domaine qui se situe sur l’emplacement d’une ancienne villa romaine qui s’appelait Villa Manzaneto. Le château a brûlé à la Révolution en 1789 et est devenu un domaine expérimental en 1850. Mon Grand-père qui venait de l’Aveyron où il avait crée une société qui s’appelait Les Fromages Rigal a acheté le domaine en 1906 et en a fait ce qu’il est aujourd’hui. Mon père s’en est occupé, maman s’en est occupée. Et moi j’ai pris le relais il y a huit ans après une vie professionnelle dans la publicité et le marketing à Paris.

R.H. – Est-ce votre mère qui a commencé à rénover le Château?.

L.R. – Tout à fait, c’est ma mère qui à la fin des années 70 a décidé de produire des vins de qualité dans une région qui avait vraiment des problèmes de réputation et de qualité à l’époque. Elle a arraché un certain nombre de vignes, encépagé, réorganisé totalement la cave qui était à l’époque avec des foudres en bois. Elle l‘a rééquipée en cuves ciment puis en cuves inox, et a commencé à vinifier avec beaucoup de soin. Elle a aussi embauché un régisseur qui est à la fois agronome et œnologue et a commencé la commercialisation en bouteilles. D’ailleurs c’est elle qui a référencé nos vins à la SAQ au Québec.

R.H. – Quelle est la taille actuelle de votre vignoble?

L.R. – Nous avons un domaine qui fait 140 hectares tout compris, avec une centaine d’hectares actuellement en vigne : soixante-dix pour la production de Corbières et trente pour la production de vin de pays; très majoritairement en vin rouge.

R.H. – On dit que votre mère Françoise Rigal avait conservé précieusement les vieilles vignes de Carignan, mais toutes les deux vous avez planté de nombreux cépages dans le domaine.

L.R. – Tout à fait, le Carignan avait été très critiqué mais en vieilles vignes, et en petits rendements c’est un cépage très intéressant. Nous en avons gardé un certain nombre et nous avons encépagé en Corbières : c'est-à-dire en Syrah et en Grenache noir qui sont des cépages qui viennent plutôt des Côtes du Rhône et nous avons encépagé en vin de pays : en Merlot et en Cabernet Sauvignon. Nous venons d’ailleurs d’encépager tout récemment en vin de pays avec un cépage qui s’appelle le Marselan.

R.H. – Quel est votre style et que voulez-vous que le consommateur retrouve dans vos vins.

L.R. – Nous produisons des vins de Corbières très typiques du Sud, très parfumés, très aromatiques avec des fruits, très légèrement épicés. Notre particularité en raison de notre terroir et de notre volonté c’est de produire des vins qui soient très souples, très ronds; des vins très plaisir, avec des tanins très présents mais très élégants, très soyeux, qui soient faciles à boire et faciles à assortir en termes d’accords mets-vins.

R.H. – Ce sont des vins que nous aimons beaucoup au Québec et que nous recherchons.

Laurence Rigal avait apporté deux vins : Le Château du Grand Caumont Corbières 2008 et le Château du Grand Caumont, Cuvée Impatience, AOC Corbières 2008.

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Nous avons commencé par déguster le : Le Château du Grand Caumont Corbières 2008 qui est composé de Carignan noir qui est un cépage vraiment du Languedoc, de Syrah et de Grenache noir

L.R. – Nous sommes toujours sur des robes très denses, pourpres.

R.H. – Des arômes très fruités : petits fruits noirs, petits fruits rouges

L.R. – et toujours une petite note épicée, un petit peu poivrée. On dit que nous avons des arômes de garrigue. En bouche nous sommes sur une dégustation assez ronde, assez pleine, assez charnue. Nous aimons avoir des tanins présents mais fondus, assez soyeux, de la matière, de la structure, de la finesse et très plaisir.

R.H. – et à la fois beaucoup de personnalité, beaucoup de goût, beaucoup d’équilibre, une certaine fraicheur et une longueur en bouche tout à fait agréable. Vraiment un vin qui m’impressionne!

L.R. – le second vin c’est La Cuvée Impatience. Pour la petite histoire il a été baptisé en honneur de maman, qui a construit le domaine et en a fait ce qu’il est aujourd’hui. C’est une femme très impatiente et très dynamique. Elle avait crée une cuvée en mon honneur pour mon mariage qui s’appelle La Réserve de Laurence. Je voulais lui rendre la pareille donc on a baptisé celle-ci Impatience par amour pour elle.

R.H. – C’est tellement charmant.

L.R. – La Cuvée Impatience est également composée à 45% de Carignan noir vinifié en macération carbonique. Nous sommes sur les plus vieilles vignes du domaine qui ont soixante, soixante-dix ans. Il y a également du Syrah à 45% et 10% de Grenache tous deux vinifiés traditionnellement. Une fois effectué l’assemblage des trois cépages, on élève 40% du vin en barrique et 60% en inox et au bout de 12 mois on réassemble les vins de sorte qu’on a un boisé tout en douceur, tout en finesse, extrêmement léger.

R.H. – La robe est encore plus dense que dans le vin précédent avec des légers reflets violets.

L.R. – Les arômes… on est ici sur des fruits, très expressifs au nez. On est très cassis depuis quelques années. On est un peu sur des cerises noires, et quand le vin évolue il est un peu chocolaté, un peu confituré.

R.H. – Il y a même un peu de tabac.

L.R. – En bouche nous sommes sur de la rondeur, du velouté, une belle structure, un peu plus corsé, plus charnu que le précédent et une belle longueur. C’est un vin qui fonctionne bien avec un très beau plat en sauce. Un gibier, un lièvre à la royale et également dans votre beau pays avec un osso bucco de wapiti, par exemple.

Je lui souhaitais un bon séjour à Montréal et elle me répondit qu’elle passait toujours un beau séjour à Montréal et qu’elle aimait beaucoup le Québec.

Voici les liens de Laurence Rigal et du Chàteau du Grand Caumont ainsi que ceux de ses représentants, suivis des détails sur ses vins

Laurence Rigal
Château du Grand Caumont
11200 Lézignan-Corbières - France
tél. 00 33 [0]4 68 27 10 82
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Représentés au Québec par :
Laure Garnier
Vins Philippe Dandurand
1304, avenue Greene, Westmount, QC
H3Z 2B1
T:514.932.2626 x250 / C: 514.409.6483

Le Château du Grand Caumont Corbières 2008 Impatience, AOC Corbières 2008. SAQ. 00316620. $11,90
Château du Grand Caumont, Cuvée Impatience, AOC Corbières 2008. SAQ. 00978189. $18,45

Roger Huet
Chroniqueur vins
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