jeudi 25 avril 2024

Un château, une sainte et des vins bénis

Le Château Sainte-Roseline, est niché au cœur du village d'Arcs-sous-Argens en Provence. Le domaine  a été créé par un Pape d’Avignon il y a plus de sept cents ans.

La propriété conserve le corps de Sainte Roseline décédée en 1339 qui est exposé dans la chapelle en parfait état de conservation, sous une chasse en cristal. On peut aussi y admirer des magnifiques œuvres d’art dont une fresque de Chagall qui mesure 36 mètres carrés. C’est le seul domaine qui porte le nom d’un saint qui y est exposé.

Le Château Sainte-Roseline, est une magnifique propriété, à la fois site classé et Cru Classé de Provence depuis 1955. En 1994, Bernard Teillaud devient propriétaire du domaine et confie la direction  à l’œnologue Christophe Bernard. Aujourd’hui le Château Sainte-Roseline renferme trois entités. Le Château Sainte Roseline qui est le cœur de la propriété et l’historique de la maison, le Château des Demoiselles qui leur appartient depuis 2005 et une série de vignobles épars.

roger christian bernard cheau ste roseline sr


Le domaine s’étend sur 300 hectares, dont un vignoble de 100 hectares. Les sols sont argilo-calcaires et le domaine possède une source qui assure une alimentation en eau très régulière tout au long de l’année. C’est primordial en Provence qui connaît des périodes de sécheresse.

On trouve à Sainte-Roseline une belle palette de cépages méridionaux : le Grenache, la Syrah, le Cinsault, le Carignan, le Mourvèdre, en plus de deux particularités locales importantes : le Tibouren qui était pratiquement disparu mais qui revient car il donne des rosés très fins et un cépage pour les blancs qui se limite à la Corse, à l’Italie du Nord et à la Provence, qui s’appelle le Rolle ou Vermantino. Le domaine cultive également des cépages classiques comme le Cabernet Sauvignon.

À Sainte-Roseline, ils accordent  beaucoup d’importance à la qualité de leurs sols. Pour eux un sol sain est une condition sine-qua-non pour produire des vins haut de gamme.

Il y a 20 ans la production du domaine était de 100 mille bouteilles. Aujourd’hui elle dépasse les  2 millions de bouteilles en rouge, en rosé et en blanc et la qualité progresse de façon remarquable.

Parallèlement au développement vinicole, le secteur de l’hospitalité a pris une dimension importante, avec une fréquentation de 100 000 visiteurs par an.  Ils attachent beaucoup d’importance à l’événementiel pour faire la promotion de leurs vins et faire découvrir au public l’environnement artistique et qualitatif qui tourne autour de leurs produits.
J’ai dégusté deux vins rosés et un rouge du domaine.

Tout d’abord La Chapelle de Sainte Roseline 2012, Cru classé Côtes de Provence. Mourvèdre 95%, Syrah 5%. 13,4% d’alcool.

La vigne fait l’objet de soins particuliers. Les sols sont délicatement labourés et les surfaces enherbés jouxtant les rangs des vignes, pour préserver la flore et la faune et assurer sa bonne santé. Ils procèdent à une vendange en vert pour diminuer les rendements et à un effeuillage pour augmenter l’ensoleillement de chaque grappe.

Ils récoltent la nuit pour éviter la prise de couleur. Le raisin est conduit sur un tapis pour éviter l’altération des baies pour être ensuite trié et égrappé. Pressurage en douceur avec des pressoirs pneumatiques, pour éviter l’oxydation. Débourbage des moûts avant la fermentation alcoolique pour obtenir des jus clairs. Fermentation à température contrôlée, le vin est ensuite élevé sur lies avec bâtonnage. Mise en bouteille sous atmosphère inerte. Robe rose saumon, claire et brillante. Réussir à produire avec deux cépages rouges intenses, un si joli rosé c’est du grand art. Les arômes sont complexes, mais en nuances. Délicatement cassis et myrtille, pamplemousse rose, un soupçon, et seulement un soupçon de cannelle, du lychee, de la mangue, de la goyave et du thé vert. En bouche une belle vivacité, c’est typique du Mourvèdre, mais dans ce rosé, tout est nuancé et son acidité naturelle se fond avec l’alcool. Bien qu’il soit toujours équilibré dans ses arômes et ses saveurs, c’est tout le contraire d’un vin mièvre. Il est dense, croquant et se prolonge dans une jolie finale fraiche.

C’est un vin à déguster tout seul,  à petites lapées, entre connaisseurs. Il faut alors le prendre frais, pas plus que 9°C. Il se réchauffera dans votre verre et alors vous aurez toute une palette de nuances.  Je préconise un verre Experience pour vin blanc de Stölzle à cause de la finesse de son buvant. Vous croirez mourir de plaisir.

Ce La Chapelle de Sainte Roseline 2012 est tellement raffiné et gourmand qu’il peut aussi accompagner des mets. Le homard et le crabe certes, et avec les poissons en croûte de sel il est divin. Là encore servez-le plutôt autour de 9°C. Le vin se réchauffera pendant le repas et vous apportera la richesse de ses arômes et de son goût.  Certains diront qu’il est parfait avec la cuisine asiatique. Tous les rosés le sont. Mais ce vin exceptionnel, c’est dommage de le déguster avec des mets trop épicés. Ce n’est pas un vin de soif, c’est un vin de connaisseurs.

La Chapelle de Sainte Roseline 2012, rosé est disponible à la SAQ Signature, code 12021853 Prix 45 $

roger chateau ste roseline sr  

J’ai ensuite dégusté le Prestige de Roseline rosé 2013. Cinsault, Grenache, Syrah et Carignan. 13,5% d’alcool. C’est un des premiers rosés qui a été introduit à la SAQ il y a 60 ans maintenant.
 
Sa robe cristalline est magnifique, elle  tire plus vers le rose que vers le saumon. C’est un vrai rosé de Provence. Sa couleur très claire est un critère d’élaboration au Château Sainte Roseline. 

Des arômes de petits fruits, avec des notes d’agrumes, toute une palette de parfums qui se mélangent et qui donnent toute la complexité à ce vin. En bouche on retrouve le goût des parfums perçus par le nez, c’est un vin de plaisir et de gourmandise. Il fera bonne figure en apéritif mais aussi à table avec des salades et des viandes blanches, avec les poissons grillés et la cuisine asiatique et épicée. Servez-le frais, autour de 9°C.

La consommation des rosés en France a dépassé celle des blancs. Trente pour cent des ventes de vins sont des rosés. Ils ne sont plus considérés comme des petits vins d’été, mais des vins à part entière qui se consomment toute l’année.

Le Prestige de Roseline rosé 2013, est disponible à la SAQ, code 0534768
Prix 16,95 $

J’ai finalement dégusté le Château Sainte Roseline, Cuvée Prieuré Cru Classé, Rouge 2008. Syrah 60%, Cabernet Sauvignon 30%, Mourvèdre 10%. 14,5% d’alcool. Macération à froid. Fermentation en cuves inox et en cuves en bois à parts égales. Élevage en barriques pendant 12 mois puis en cuves de bois pendant 6 mois pour harmoniser l’assemblage final. 

Robe presque noire. Arômes qui explosent de fruits noirs – myrtille, mûre, bleuet – de chocolat, de cannelle et de réglisse. Des tanins puissants et délicieusement veloutés, une acidité qui se fond avec l’alcool, une longueur en bouche remarquable et pleine d’élégance. C’est un vin intense qui à sa sixième année arrive à un pic de perfection mais qui a encore de très longues années devant lui. Ce vin essentiellement gourmand accompagnera à merveille les viandes rouges : bœuf, wapiti, orignal, sanglier. Très bon avec les fromages affinés et excellent avec les desserts au chocolat. Je suggère de le laisser reposer en carafe pendant une demi-heure. Le servir à 16°C et le savourer lentement. Un verre Exquisit de Stölzle vous le rendra sublime.

Château Sainte Roseline, Cuvée Prieuré Cru Classé Rouge 2008
est disponible à la SAQ code 11873894  Prix 29,25 $



Liens
:
Château Sainte-Roseline
Christophe Bernard,
Directeur général et œnologue du Château Sainte-Roseline,
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http://www.chateaudesdemoiselles.com/



Représentés au Québec par
Vins Philippe Dandurand Wines Inc.

Vanessa Besnard
Coordonnatrice Marketing
1304 ave Greene, Westmount (Québec) H3Z 2B1
Tél.: (514) 932-2626 ext 293
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Pour les verres!

Roger Huet
Chroniqueur vins
Président du Club des Joyeux
Samyrabbat.com
Lametropole.com
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À propos de l' auteur

Roger Huet - Chroniqueur vins et Président du Club des Joyeux
Québécois d’origine sud-américaine, Roger Huet apporte au monde du vin sa grande curiosité et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Il considère la vie comme un voyage, de la naissance à la mort. Un voyage où chaque jour heureux est un gain, chaque jour malheureux un gâchis. Lire la suite...