mardi 23 avril 2024
Henri Jayer : toujours le N°1 mondial du Bourgogne

Henri Jayer : toujours le N°1 mondial du Bourgogne

Pendant que Rafael Nadal et Roger Federer affolent tous les compteurs des statistiques du tennis, Henri Jayer en fait de même avec une vente aux enchères exceptionnelle et record organisée par Baghera Wines à Genève.

Henri Jayer est né en 1922 à Vosne-Romanée et il nous a quittés le 20 septembre 2006. Ce charismatique vigneron bourguignon à qui on doit l'introduction d'importantes innovations dans la viticulture et la vinification des vins de Bourgogne, était entre autres particulièrement réputé pour la qualité de son pinot noir.

Il est diplômé, dans les années quarante, en œnologie de l’Université de Dijon. Profitant d'un héritage de trois hectares dont du terrain sur les vignobles d’Echezeaux et de Beaux Monts, Henri Jayer a commencé à produire du vin en nom propre dans les années 1950. Ses vins sont maintenant très recherchés et reconnus pour leur équilibre et leur élégance, ainsi que pour leur richesse et leur concentration. Il fut l’un des premiers à vinifier en macération préfermentaire à froid, c'est-à-dire une macération qui empêche la fermentation spontanée à environ 10 °C pendant un à quatre jours.

Le domaine aujourd’hui de 9 hectares appartient à son neveu Emmanuel Rouget. Chaque bouteille se vend au minimum plusieurs milliers d'euros. 12 bouteilles de Cros Parantoux 1985 avaient été adjugées à 199 735 euros (soit 16 644 euros la bouteille) lors d’une vente aux enchères de Christie’s à Hong-Kong en 2012. Seul la Romanée Conti atteint de tels prix.

Les vins d'Henri Jayer, auxquels certains amateurs vouent un véritable culte, sont rares et onéreux. Il n'est donc pas exagéré de parler d'événement lorsque 855 bouteilles et 209 magnums produits par le célèbre vigneron de Bourgogne sortent de la cave du domaine pour être vendus aux enchères. Cette vente historique, qui a duré six heures et demie et s’est déroulée dans le domaine de Châteauvieux sur les hauteurs de Genève, «s’est conclue sur un chiffre d’affaires de 34,5 millions de francs suisses (29,8 millions d’euros)», a déclaré la maison d’enchères genevoise Baghera Wines, qui la présente comme un montant record pour une vente unique.

L’ensemble des flacons mis en vente était estimé par les experts entre 6,7 et 13 millions CHF (entre 5,7 et 11,2 millions d’euros).

«Douze ans après son décès, les vins signés par le célèbre artisan-vigneron bourguignon restent incontestablement les vins les plus chers au monde», a relevé Baghera Wines.

Une centaine d’enchérisseurs provenant du monde entier ont cherché à s’emparer, que ce soit sur place, au téléphone et sur Internet, des ultimes flacons du «Roi du Bourgogne». Tous les lots ont été vendus et ont été «très très disputés», a assuré à l’AFP une porte-parole de la maison d’enchères, Emilie Drouin.

Trois lots ont déchaîné les passions, selon Baghera Wines :

1. Le lot 160 : le plus cher – une série de quinze magnums de Cros-Parantoux, Vosne-Romanée Premier Cru, allant de 1978 à 2001 – a pulvérisé les estimations, le lot ayant trouvé preneur à plus de 1,16 million CHF (plus d’un million d’euros) alors qu’il était estimé entre 280 000 et 480 000 CHF (entre 237 000 et 406 000 euros)

2. Le lot 135 : six magnums de Cros-Parantoux, Vosne-Romanée Premier Cru de 1999 – a également fait monter les enchères. Estimé entre 110 000 et 220 000 CHF (entre 93 230 et 186 450 euros), il a finalement été vendu à 528.000 CHF (457 285 euros).

3. Le lot 212 : une bouteille Richebourg 1986, est partie pour 50.400 CHF, alors qu’il était estimé entre 8 000 et 16 000 CHF (entre 6 780 et 13 560 euros).

Le Cros-Parantoux, c'est le nom de cette parcelle qu'Henri Jayer, vigneron méticuleux et attentif, avait entièrement façonnée, transformant cette terre à topinambours en vigne créatrice.

Avec cette dernière vente, c'est "la dernière page du Domaine Henri Jayer" qui se tourne, avaient expliqué dans un mail à l'AFP, Lydie et Dominique, les filles du viticulteur. Le domaine est aujourd’hui mené par son neveu Emmanuel Rouget, qui entretien le patrimoine et la mémoire de l’illustre « Roi du pinot noir. »

Source : McViti

À propos de l' auteur

Âgé de 45 ans, ingénieur agricole, diplômé de l’IHEDREA (Institut des Hautes Etudes de Droit Rural et d’Economie Agricole en 1995), j’ai poursuivi mes études par un master de Gestion, Droit et Marketing du secteur Vitivinicole et des Eaux de Vie dépendant l’Université de Paris 10 Nanterre et de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin - 1997). Lire la suite...