mardi 23 avril 2024
Exportations de Champagne et de Rosé de Provence: un nouveau chiffre d’affaires record en 2017

Exportations de Champagne et de Rosé de Provence: un nouveau chiffre d’affaires record en 2017

En ce début de printemps, les bureaux et les Comités Interprofessionnels des différentes régions viticoles françaises font un point sur la « saison » 2017. Si les vendanges ont été contrastées sur le territoire, en revanche la commercialisation se passe bien, surtout à l’export. Deux régions semblent plus performer que les autres: la Champagne et ses bulles et la Provence et son rosé.

En 2017, les vins de Champagne ont réalisé un chiffre d’affaires global record de 4,9 milliards d’euros. Depuis 2005, ce chiffre a progressé d’un milliard d’euros.

D’après le Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC), « cette performance est due à la progression de l‘export (2,8 milliards €, + 6,6 % par rapport à 2016) alors que le marché français est resté stable (2,1 milliards €).[…] Par rapport à 2016, où la croissance du chiffre d’affaires avait été tirée par la diversification des cuvées, c’est la forte progression des marchés où le Champagne est le mieux valorisé qui explique le nouveau record de 2017, en particulier grâce aux États-Unis, au Japon et à l’Australie. »

Les États-Unis restent ainsi le premier marché à l’export en valeur (586 millions €), en hausse de 8,5 %. De son côté, le Japon renforce sa troisième position grâce à une forte croissance en valeur (+ 21,3 %) et en volume (+ 17,6 %). L’Australie, au 7e rang, avec 132 M€, « poursuit son développement (+ 23 % en valeur) malgré un taux de change un peu moins favorable », indique le CIVC. Si le Royaume-Uni est toujours classé deuxième en valeur, il « continue à pâtir de l’effet défavorable "Brexit" avec une baisse de 5,7 %, encore plus marquée en volume (- 11 %) », souligne le CIVC.

A l’instar de la Champagne, le vignoble provençal enregistre des performances record à l’export. « En 10 ans nos exportations de vin rosé ont cru de 547 % en volume et de 1020 % en valeur. 30 % de notre production quitte désormais la France, contre seulement 11 % en 2008 », a détaillé, Brice Eymard, directeur du CIVP (Comité Interprofessionnel des Vins de Provence). L’an passé, les provençaux ont en effet expédié 382 000 hl pour 226 millions d’euros. « En 2008, une bouteille de rosé partait en moyenne à 2,56€ HT départ cave, aujourd’hui c’est 4,44€ », a complété le directeur.

Cette croissance en valeur est liée au développement des ventes sur le grand export, « notamment aux États-Unis, devenu notre premier marché en 2013. » Absent du top 10 des clients de la Provence il y a encore quelques années, le pays représente désormais 50 % des recettes issues de l’export. Avec 12 %, le Royaume-Uni, deuxième marché export du vignoble, arrive loin derrière. « Mais nos exportations ne progressent pas que chez l’oncle Sam. On peut notamment saluer la percée du Canada ou de l’Australie. Aujourd’hui, neuf pays importent plus de 10 000 hl de rosé de Provence chaque année, quand ils étaient deux il y a dix ans, la Belgique et la Suisse », s'est réjoui Brice Eymard. Un parallélisme se constate donc entre les bulles et le rosé quant au dynamisme des débouchés, c’est en dehors de l’Union européenne que le marché est le plus dynamique.  

Les vignerons provençaux ont encore une belle marge de progression, puisque dans le monde, seule une bouteille de rosé sur 10 vient de leur région. « Nous n'avons pas de vrais concurrents, mais des challengers: le Languedoc, l'Italie, l'Espagne ou l'Afrique du Sud. Certains tentent de nous imiter, mais nous avons 30 ans d’avance en termes de communication, de promotion, et de recherche et développement. Nous avons une très belle notoriété et un grand savoir-faire. Ce n’est pas si facile de faire de bons rosés », a conclu le président du CIVP, confiant en l’avenir.

La situation est quasi identique pour la Champagne. Si les Crémants se portent bien en France, leurs chiffres d’affaires restent bien loin des records champenois quant aux challengers internationnaux type Cava en Espagne, Prosecco italien ou effervescents du nouveau monde comme ceux d’Afrique du Sud ou d’Argentine, des États-Unis ou d’Australie, leur notoriété et leur prix restent bien plus faibles. Une situation qu’il faudra surveiller dans les années à venir. 

Source: McViti

À propos de l' auteur

Âgé de 45 ans, ingénieur agricole, diplômé de l’IHEDREA (Institut des Hautes Etudes de Droit Rural et d’Economie Agricole en 1995), j’ai poursuivi mes études par un master de Gestion, Droit et Marketing du secteur Vitivinicole et des Eaux de Vie dépendant l’Université de Paris 10 Nanterre et de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin - 1997). Lire la suite...