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Château Bellefont-Belcier Château Bellefont-Belcier

Saint-Emilion et la Bourgogne : pas de pause sur les transactions

L’actualité viticole a toujours été active  surtout ces derniers temps, pour preuve les guerres que se livrent les salons Internationaux, les baisses ou les hausses des barières douanières, le climat qui dérègle les volumes en 2017 mais aussi les transactions de propriétés. Pour ces dernières, le marché français reste actif et font la une des médias.

Aubert de Villaine, le copropriétaire de la fameuse Romanée comti s’inquiétait il y a quelques jours dans une entrevue qu’il a accordé au site internet Terre de Vins de la spéculation sur le foncier du vignoble Bourguignon.

Depuis, Artémis, la société d'investissement de la famille Pinault, qui détient entre autres le château Latour, 1er grand cru classé en Pauillac (Médoc), le domaine Eisele Vineyard situé dans la Napa Valley 
en Californie, le domaine d'Eugénie situé à Vosne-Romanée en Bourgogne, ou encore le château Grillet dans la vallée du Rhône 
nord,  a annoncé la signature fin octobre d'un protocole d'accord portant sur l'acquisition du domaine Le Clos-de-Tart, l'un des joyaux viticoles de la Bourgogne, plus de 7 hectares situés sur la commune de Morey Saint-Denis. Selon le journal le point, cette transaction pourrait dépasser les 200 millions d’Euros. L’acte de cession devrait être définitive début 2018.

Cet été, les vignobles de Saint Emilion et de Chateauneuf-du-Pape avaient été marqués par des transactions importantes en surface sans que les valeurs ne soient communiquer. Le mois de novembre connait lui aussi une nouvelle série de transactions soit à Saint Emilion soit en Bourgogne mais en Cote de beaune cette fois-ci.

Le Château Bellefont-Belcier, par exemple, superbe propriété de 13 hectares en Saint-Émilion Grand Cru Classé, sur la célèbre côte Pavie, vient de changer de mains. Auparavant détenu par un investisseur chinois qui ne donnait plus signe de vie puis repris par un investisseur quasi inconnu, il vient d’entrer dans le giron de l’homme d’affaires de Hong Kong Peter Kwok, via sa société Vignobles K, l’entité qui regroupe l’ensemble de ses domaines. Cette dernière vient de signer un compromis de vente qui ne sera effectif que le 15 décembre pour laisser libre cours à une possible préemption de la SAFER (le bras armé de l’état pour restructurer le foncier français). Cette acquisition permet de compléter le portefeuille de Monsieur Kwok qui est propriétaire de Château Tour Saint Christophe en Saint-Émilion Grand Cru, Château Haut-Brisson conduit en culture biologique lui aussi en Saint-Émilion Grand Cru, Château Le Rey en Castillon- Côtes de Bordeaux ainsi que Château La Patache, L’Enclos de Viaud et L’Enclos Tourmaline en Pomerol et Lalande-de-Pomerol.

Un peu plus haut sur le plateau de Saint-Émilion, cette fois-ci, c’est Château Troplong Mondot, Premier Grand Cru Classé de Saint-Émilion, récemment acheté par le groupe de réassurance SCOR, qui vient de s’offrir une belle propriété : Clos Labarde. Bénéficiant de l’appellation Saint-Émilion Grand Cru, la propriété est contiguë à Troplong Mondot et s’étend sur 4,58 ha. « Nous avons eu l’opportunité d’acheter un très beau terroir à côté de chez nous et nous le faisons dans une optique de développement à long terme », confirme Aymeric de Gironde, le nouveau directeur de Château Troplong Mondot rapporte le site Internet Terre de Vins.

En Côte d’or, cette semaine, le château du Clos de la Commaraine est l'un de ces nombreux petits bijoux de la côte de Beaune avec une histoire qui a traversé les siècles. Ce pommard 1er cru est un monopole d'un seul tenant de 3,75 hectares, entourant ce château du XIIe siècle qui appartient à la grande famille Jaboulet-Vercherre. Cette dernière restera d'ailleurs propriétaire du foncier, dans la mesure où le couple américain reprend juste l'exploitation. Ses raisins étaient vinifiés jusqu'ici par la maison Louis Jadot de Beaune. Ces nouveaux investisseurs sont Mark Nunnelly et son épouse Denise Dupre qui ont déjà acquis le domaine Belleville de 22 hectares à Rully, en mai. Dans un communiqué de presse daté de mercredi, il est rappelé que ce couple est loin d’être néophyte dans le secteur oenotouristique puisqu’il a déjà acquis la maison de champagne Leclerc-Biant à Epernay en 2012, puis l'hôtel Royal Champagne à Champillon en 2014 Au-delà de la vinification, les nouveaux exploitants souhaitent faire de ce château bâti en 1112 par le duc Eudes de Bourgogne, un site oenotouristique haut de gamme.

Il va s’en dire que pour ces trois dernières annonces, les comuniqués de presse ne font pas mentions ni des motifs des ventes, ni des montants. Mais les plus-values attendues devraient être sympathique…

Source: Info-Viti

À propos de l' auteur

Âgé de 45 ans, ingénieur agricole, diplômé de l’IHEDREA (Institut des Hautes Etudes de Droit Rural et d’Economie Agricole en 1995), j’ai poursuivi mes études par un master de Gestion, Droit et Marketing du secteur Vitivinicole et des Eaux de Vie dépendant l’Université de Paris 10 Nanterre et de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin - 1997). Lire la suite...