Le rêve pour un riche Chinois de posséder un domaine viticole en France serait-il entrain de devenir un cauchemar ? Choc de cultures ? Sous estimation des difficultés ? Clos des Quatre Vents et Château Bonneau sous pavillon chinois depuis 2014, connaissent depuis plusieurs mois des difficultés.
Les reproche que rapporte Vitisphère dans son article sur son site ce 23 aout font mentions de plusieurs griefs : « absence de management, salaires versés en retard, vignes à l’abandon et autres… Les salariés des châteaux Clos des Quatre Vents, 7 ha, à Margaux et château Bonneau, 21 ha, à Avensan, en Gironde, sont livrés à eux-mêmes et selon Vitisphère, quatre sur les neuf qui travaillent au Clos des Quatre Vents auraient décidé de s’en remettre aux Prudhommes.
Pour rappel, c’est en 2014 que les deux propriétés détenues par le belge Luc Thienpont, tombent dans l’escarcelle de Liaoning Energy Investment, un fonds d’investissement chinois déjà propriétaire au nord de la Chine de 500 hectares de vignes. Lina Fan, arrivée en France en 2003, diplômée d’un master Wine marketing et management de l’école de commerce Inseec, est directrice générale des propriétés, avec pour œnologue, Eric Boissenot. Les nouveaux propriétaires gardent cette équipe et s’adjoignent les services de Jérémie Lurton comme directeur technique.
Dans le portrait que réalise l’agence de communication Fleurie en septembre 2016, sur Lina Fan, cette dernière s’enthousiasme sur Clos des quatre Vents, dotée de vignes de plus de 80 ans et qui permettent de sortir « des vins extraordinaires ». L’embellie est de courte durée. Les changements internes au sein du groupe chinois vont avoir des répercussions sur le management des deux propriétés. « L’arrivé d’un nouveau dirigeant a provoqué des blocages. En filagramme, il y avait la guerre des chefs », estime sous anonymat un observateur rapporte Vitisphère.
Conséquences : des décalages dans le paiement des salaires, des travaux stoppés, des vignes qui ne seraient plus aussi bien entretenues. Pour ne rien arranger, le gel frappe en 2017 le château Bonneau. Au Clos des Quatre Vents, on n’est guère prolixe. « J’essaie de tenir la baraque comme je peux. Mais l’inquiétude est là » se borne à indiquer Jérémie Lurton. Contactée à plusieurs reprise, Lina Fan n’a pas répondu aux sollicitations de Vitisphere et nombreux sont les observateurs à s’interroger sur sa présence effective au Clos des Quatre Vents.
Outre la guerre des chefs, les difficultés économiques liés essentiellement aux aléas climatiques seraient une autre explication. « Dans l’agriculture, les scénarios de rentabilité ne peuvent se rapprocher de ceux de l’industrie. En viticulture, il y a des impondérables et des imprévus qui viennent peser sur la trésorerie. Les modalités d’exploitations sont compliquées. Pour les chinois, c’est un choc de culture » explique Claude Gaudin, directeur de Vitigestion, société de conseil en organisation et gestion d’entreprises viticoles à Vitisphère. Le groupe Liaoning Energy Investment ne serait pas le seul à découvrir les difficultés de rentabilité. Dans le bordelais, sur 140 châteaux acquis par des chinois, une cinquantaine serait à la revente annonce l’article.
Source: Vitisphère