mardi 19 mars 2024
Jean-Max Giguère, créateur mythique

Jean-Max Giguère, créateur mythique

Jean-Max Giguère, sommelier, diplômé de l’Absolute Bartending Institute et figure incontournable de la mixologie et du milieu des bars depuis de nombreuses années. L’industrie le respecte et l’apprécie; aucune controverse, rien pour ternir un tant soit peu l’image du mythique propriétaire du 132 Bar Vintage et de sa dernière œuvre, le bar Idole. 

Jean Max, j’ai envie, d’entrée de jeu, de te demander… mais d’où te vient cette image mythique?  

Difficile de répondre précisément, mais elle me vient sûrement de la passion avec laquelle j’exerce mon métier, des principes que j’ai et qui font que selon moi, chacun a sa place et se doit d’être respecté. C’est ce qui fait aussi que depuis 4 1/2 ans le 132 a développé une clientèle fidèle et a bâti sa réputation. 

Peux-tu nous parler de ce qu’il y a eu avant cette aventure? D’où viens-tu? Quels étaient tes passions et tes modèles avant d’entrer dans le domaine? 

J’ai passé la plus grande partie de ma vie à Laval. Mes parents m’ont donné le goût du voyage et de la découverte très tôt. À 16 ans, j’ai eu la chance de passer 3 semaines seul à Paris chez un oncle, et c’est vraiment là que j’ai eu la piqûre.

À 18 ans, après mes études secondaires, j’ai décidé de partir vers l’Ouest canadien et de me permettre de vivre une certaine expatriation. J’ai déniché un premier boulot à Banff, dans un hôtel, et de contact en contact, j’ai intégré le monde des bars, où j’ai occupé, étape par étape, tous les postes, de « busboy » à barman.

À ce moment-là je n’avais pas encore de modèle proprement dit. C’est venu plus tard, lorsque j’ai suivi mon cours de mixologie à l’Absolute Bartending Institute, que j’ai eu mon premier modèle, Chris Natale, qui en était le propriétaire. 

À quel moment l’alcool est-il entré dans ta vie et quand as-tu su que tu allais suivre cette voie? 

C’est par l’hospitalité que je suis venu à l’alcool, et non le contraire. L’interaction avec les gens, l’art de bien cibler les goûts et de répondre aux attentes de la clientèle, c’est cette voie que j’ai toujours suivie. 

Tu as eu la chance d’exercer ton métier un peu partout dans le monde, et en particulier lors de ton expérience Club Med. Parle-nous de ce que tu as retenu de cette période et l’influence qu’elle a eue sur la suite. 

L’impact que l’expérience Club Med a eu est définitivement au niveau du service à la clientèle. C’est à cette époque que j’ai réalisé à quel point tout est là! La capacité d’entrer en relation avec les clients, de les comprendre et de leur offrir une expérience qui va au-delà de ce qu’il y a dans le verre. 

Qu’est-ce qui a motivé ton désir de te lancer en affaires en ouvrant le désormais renommé Bar Vintage le 132? Pourquoi l’esprit Vintage? Pourquoi avoir ciblé Ahuntsic, un quartier excentré de la faune urbaine? 

Je suis revenu à Montréal il y a une dizaine d’année… pour l’amour d’une femme, évidemment. ;)

C’est là que j’ai complété mon cours de sommellerie à l’ITHQ.

Après avoir bifurqué un peu vers d’autres domaines qui ne me correspondaient pas du tout, sur un coup de tête j’ai décidé d’ouvrir un bar de quartier. Un geste un peu inconscient, car je n’avais aucune expérience en affaires et en fait, aucune attente.

J’habitais Ahuntsic, et je trouvais dommage de ne pouvoir trouver aucun endroit pour finir la journée ou la soirée dans un environnement familier, chaleureux et accessible.

Nous étions 3 locataires potentiels à se montrer intéressés au local du 132, rue Fleury. Un jour, le propriétaire du local m’a annoncé que c’était moi qui avais été choisi comme locataire, et il m’a demandé un plan d’affaires… auquel je n’avais vraiment pas pensé! J’en ai soumis un, et l’aventure a commencé.

Pourquoi Vintage? À ce moment-là, c’était un créneau peu exploité Et l’esprit du Vintage, pour moi, c’est d’offrir des produits cocktails frais et faits maison... des jus pressés sur place, des sirops artisanaux. C’est ça qui me parlait.

Mais toujours et surtout l’image de l’hospitalité reliée au Vintage. 

Tu viens tout juste d’ouvrir un deuxième établissement, le bar Idole, sur la Plaza St-Hubert (ouverture officielle lundi le 31 juillet). En quoi se distingue-t-il du 132? Comment comparerais-tu les deux au niveau de la clientèle visée, de la vision et de l’esprit? 

D’abord, la vision demeure toujours la création d’un repère de quartier, qui favorise les liens et les échanges. Mais les décors du 132 et de l’Idole, qui se veut plus un cocktail lounge, explorent deux univers différents. L’Idole est tout simplement féerique, avec ses voûtes et son coté médiéval, qui étaient déjà présent dans le local lorsque mes partenaires et moi l’avons visité.

Ça a été un coup de foudre et une décision commune qui allait de soi.

Mes partenaires Anthony Jodoin, Simon Mallette Saint-Pierre et moi, voulons exploiter un autre pan de l’histoire avec l’Idole. Nous inspirer graduellement du Moyen-Âge, même au niveau des cocktails et des alcools.

Nous avons 3 phases en vue.

La première étant le lancement du bar, le 31 juillet. Un deuxième bar à l’arrière sera ouvert dans une seconde étape et enfin, une terrasse sur le toit en dernière étape. Une terrasse de type green house où nous allons cultiver nos propres herbes et plantes nécessaires à l’élaboration de nos sirops et cocktails.

Nous prévoyons ajouter aussi des finger foods pour compléter l’expérience. 

À quel moment de ton parcours le rhum est-il apparu et quel est la place que tu lui donnes? Parle-nous des rhums qu’on retrouve au 132 et à l’Idole? Tes coups de cœur? 

Le rhum est définitivement mon alcool fétiche.

Mon premier vrai contact avec le rhum remonte au moment où je travaillais au Club Med. Je me souviens parfaitement de ce rhum 21 ans, mémorable gustativement, que j’avais partagé avec un collègue, mais que je n’ai jamais pu retrouver. C’est là que mon amour du rhum a vu le jour.

Le 132 et l’Idole sont plus spécialisés en Whisky. Pour la mixologie, au niveau des rhums nous avons une entente privilégiée avec Bacardi, mais pour les spécialités, nous y offrons des rhums niche que les amateurs vont rechercher.

Mon rhum fétiche? Sans contredit la Cuvée Flibuste de La Favorite!

Et j’ai un sérieux attachement aux rhums Plantation.

Je suis un amateur/collectionneur passionné, en fait… ma cave personnelle compte plus de 120 bouteilles de rhum, et à chaque voyage je consacre un budget spécial dédié aux achats de rhum. 

Dans 5 ans où seras-tu? Quels sont tes projets d’avenir? 

Dans 5 ans, il y aura sûrement un 3e ou un 4e établissement.

Mon rêve ultime serait d’avoir ma propre distillerie de rhum, ce qui sous-entend m’expatrier et éventuellement posséder mes propres champs de canne à sucre… D’ici 15-20 ans, peut-être.

Le 132 Bar Vintage
132, rue Fleury Ouest

Bar Idole
6388, rue Saint Hubert

 

Annie Des Groseilliers
Consultante Stratégique V&S 
W&S Strategic Consultant
EVolo-Consulting

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À propos de l' auteur

Née au cœur de Montréal, Annie a grandi dans un environnement multiethnique qui allait développer naturellement une ouverture et un intérêt spontané aux diverses cultures. Après avoir fait des études de journalisme à l’Université de Montréal, celle-ci travaille comme journaliste culturelle pour le Magazine Québec Rock. Lire la suite...