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Israël veut courtiser les Québécois par ses vins

Israël veut courtiser les Québécois par ses vins

De plus en plus de types différents de vins en provenance d'Israël font peu à peu leur place sur les étagères de la Société des alcools du Québec (SAQ), mais ces produits souvent primés souffrent encore d'un problème d'image.

Roni Saslove, l'une des plus grandes expertes en vins d’Israël, et formée au Canada, était à Montréal récemment pour persuader les Québécois que les vins israéliens ne sont pas seulement pour les consommateurs juifs.

vins spiritueux israel courtiser quebecoisRoni Saslove, le consul général Ziv Nevo Kulman et Jerry Adler, directeur du bureau du ministère israélien du Tourisme au Canada.

On trouve maintenant une vingtaine de vins israéliens à la SAQ, mais comme ils sont relégués à la section kasher, le client moyen passe à côté.

Invitée au Canada par le ministère israélien du Tourisme dans le cadre d'une tournée nord-américaine de 10 villes, Saslove a débouché une douzaine de vins différents lors d'un événement de dégustation organisé à la résidence du consul général Ziv Nevo Kulman, le 9 mai dernier.

Saslove est la fille de Barry Saslove, originaire d'Ottawa, qui a fait aliyah en 1967 et a fondé Saslove Winery, l'un des premiers établissements vinicoles du pays de type boutique, en Haute-Galilée, en 1998. Il existe aujourd’hui plus de 350 petits établissements vinicoles surpassant de plus en plus les 40 caves de vinification commerciales, en termes de qualité.

Environ 20 pour cent de la production est exportée, a déclaré Saslove, les États-Unis et le Canada étant les plus grands marchés.

Roni Saslove a suivi les traces de son père, complétant ses études en vinification au campus de Niagara de l'Université de Brock. Après la vente de la Saslove Winery il y a quelques années, elle a dirigé The Tasting Room, un bar à vin chic à Tel Aviv.

Elle voyage maintenant à l'étranger pour éduquer les gens sur la sélection toujours croissante de vins produits en Israël. La plupart, mais pas tous, sont kashers, et les variétés comme la Syrah et le Merlot sont de plus en plus courantes. En fait, environ 40 cépages différents sont maintenant cultivés en Israël.

Gad Elbaz, président d'IsraVin, une agence faisant la promotion de plusieurs vins et spiritueux israéliens au Québec, a déclaré que lorsqu'il a commencé en 2006, il n'y avait que trois vins israéliens à la SAQ, le seul distributeur autorisé de vin de la province.

Aujourd'hui, 20 vins issus d'une douzaine de vignobles sont répertoriés dans son catalogue, avec les Cabernet-Sauvignons, les Chardonnays et les assemblages constituant la plupart de la sélection. Les prix se situent entre celui du Ben Ami Cabernet-Sauvignon 2016 à 16,05$, et du Domaine du Castel du Petit Castel 2015 à 56,50$.

En revanche, la Régie des alcools de l'Ontario compte 59 vins israéliens.

« La quantité à la SAQ devrait augmenter rapidement, a déclaré Elbaz. La SAQ cherche à augmenter sa sélection de vins kashers en général, et elle tend à favoriser Israël car ce pays remporte plus de prix à l'international ».

Les Québécois boivent la plus grande quantité de vin par habitant au Canada, a-t-il dit, « et ils ont tendance à être très ouverts à de nouvelles choses. Le nom d'Israël évoque la curiosité. » Il aimerait voir Israël obtenir sa propre section dans les SAQ.

Tous les vins israéliens à la SAQ sont kashers, mais, de manière significative, 13 ne sont pas mevushal ou pasteurisés, souligne Elbaz. Saslove convient que "cuire" le vin, même momentanément, a un effet négatif sur le goût et ces vins ne vieillissent pas bien.

Le vin kasher mevushal, cependant, a l'avantage de ne pas être rendu non-kasher s'il est manipulé par quelqu'un d'autre qu'un juif shomer Shabbat après son ouverture – une nécessité pour les restaurants et les traiteurs.

Saslove a mentionné que des techniques de chauffage faisant moins de dégâts sont en cours de développement.

Parmi les gens rassemblés pour la dégustation, il y avait l'un des meilleurs connaisseurs de vins du Québec, Jean Authier. Il est le propriétaire retraité de La Pinsonnière, un hôtel hautement classé internationalement dans la région de Charlevoix, renommé pour sa cuisine et sa cave à vin. À son apogée, Authier avait 12 000 bouteilles, mais seulement une poignée venant d'Israël, même s'il avait stocké des vins kashers pour ses nombreux invités juifs-américains.

« Nous ne connaissons pas les vins israéliens », a déclaré Authier, pour qui les vins présentés par Saslove furent une révélation.

Authier a expliqué son système de notation peu compliqué: pas bon, acceptable, très bon. « Techniquement, ces vins sont bons, et bons pour le prix », a-t-il déclaré.

Elbaz ne croit pas que la politique influence la SAQ. « Je n'ai jamais entendu la SAQ dire qu'ils ne rentreront pas certains vins parce qu'ils sont d'Israël », a déclaré Elbaz.

Il participe à des salons de vins partout au Québec et constate que la plupart des gens ne connaissent pas beaucoup les vins israéliens. Mais les Québécois sont ouverts à en apprendre davantage sur ces derniers, a-t-il ajouté. « En 10 ans, je n'ai encore entendu quiconque les boycotter ».

Bien sûr, Israël a un climat idéal pour les vignobles, et un sol fertile. « Les vins israéliens se distinguent par leur saveur concentrée, la profondeur de leur couleur et leur teneur en alcool légèrement supérieure », a-t-il déclaré. "Les vignerons israéliens sont judicieux dans leur utilisation du chêne; ils ne veulent pas masquer ces bonnes saveurs avec beaucoup de bois. "

C'est un mythe selon lequel vous ne pouvez pas avoir un bon vin kasher sec, a insisté Saslove.

Une grande partie des vins dégustés ne sont malheureusement pas disponibles à la SAQ. Ils provenaient de partout au pays, du plateau du Golan au désert. Israël revendique les vignobles les plus au sud de l'hémisphère nord, a-t-elle dit.

Source: CJN News du 23 mai 2017

Texte traduit par Annie Tremblay
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